"La dernière date de la tournée. Sans doute la dernière tout court": la petite phrase lâchée lors de l'unique étape belge de la tournée de Cantat, dimanche soir à Bruxelles, s'est répandue comme une traînée de poudre, sans que l'on sache bien qui l'avait prononcée de Cantat ou de son bassiste Pascal Humbert.
S'agissait-il de la "der des ders" pour le chanteur de 54 ans, dont le droit à apparaître sur scène divise profondément les Français, ou de l'arrêt prématuré de la tournée Amor Fati ?
La réponse est tombée lundi après-midi. "Après 27 concerts devant 35.500 personnes, la tournée (...) s'est terminée hier soir à Bruxelles à l'Ancienne Belgique. Nous tenons à remercier chaleureusement le public si nombreux", a annoncé le chanteur sur sa page Facebook, avant de remercier les salles qui l'ont accueilli depuis le mois de mars.
Cette décision est avant tout "économique", avance l'entourage de Cantat, mettant en avant la difficulté de rentabiliser deux dates en toute fin d'année, après plusieurs mois d'interruption. Les spectateurs désireux d'assister aux concerts à Pau et à Bordeaux devront donc se faire rembourser les billets.
Dimanche soir en Belgique, contrairement à certaines dates de sa tournée, le concert de Bertrand Cantat s'est déroulé sans encombre, ni manifestation d'hostilité.
Devant quelque 2.000 fans, l'ex-leader de Noir Désir en a profité pour lancer des piques aux Français, saluant une Belgique "moins atteinte par le misérabilisme de la bienveillance", selon un témoin joint par l'AFP. "Merci d'être là, Bruxelles... Moins prétentieuse que la capitale de la Fraaaance", a-t-il encore déclaré, vêtu d'un maillot des Diables Rouges.
Quelques jours plus tôt, au Zénith, c'est un Cantat remonté, qui avait dénoncé en vrac lors de son unique date parisienne, les "intimidations", les "journalistes" et "Bolloré", propriétaire de Vivendi et donc à la fois de Barclay, sa maison de disques, et de l'Olympia.
Deux concerts prévus dans la mythique salle parisienne avaient été annulés fin mai par crainte de trouble à l'ordre public, dans le cadre d'une tournée sous forte pression.
"Droit de chanter ?"
Libéré en 2007 après avoir purgé plus de la moitié de sa peine de huit ans, le chanteur bordelais a progressivement repris son activité artistique à partir de 2010, avec un album et une tournée avec Détroit suivi de la sortie, en décembre dernier, de son premier album solo "Amor Fati".
La promotion du disque s'est faite sur fond de polémique à la suite d'une couverture des Inrocks consacrée au chanteur en octobre, en pleine tempête Weinstein. Une "une" dont Cantat s'est excusé ensuite. Dans une lettre publiée sur Facebook, il évoquait aussi son "droit à la réinsertion" et le "droit à exercer (son) métier", tout en "renouvelant" sa "compassion" aux proches de Marie" Trintignant.
Mais pour les défenseurs des droits de femmes, pas question de voir Cantat sur scène, d'autant plus qu'il le fait désormais en son nom propre. "Cantat a-t-il le droit de chanter ?", s'interrogeait encore jeudi l'hebdomadaire L'Obs, relayant une question qui poursuit le chanteur depuis presque quinze ans.
Les premiers concerts de la tournée ont déchaîné les passions, avec manifestations devant les salles et prises à partie. A Grenoble mi-mars, Cantat avait même été accueilli aux cris d'"assassin!". Face à cette mobilisation, il avait renoncé aux festivals d'été.
Si les manifestations se sont ensuite taries avec seulement une poignée de manifestants jeudi près du Zénith, la polémique, elle, reste vive.
En parallèle, la justice bordelaise a confirmé effectuer de nouvelles vérifications sur un autre dossier, le suicide de son ex-femme Krisztina Rady en 2010, tout en précisant que cela ne devrait pas "remettre en question" les premières conclusions qui avaient mis le chanteur hors de cause.
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