Le président français et la chancelière allemande ont fait savoir que les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Canada, le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon, sauveraient la face en signant "un texte commun sur le commerce", l'un des sujets qui divise le plus.
Emmanuel Macron a salué une "avancée" qui "néanmoins ne règle pas tout", tandis qu'Angela Merkel a immédiatement tenu à signaler que cette position commune sur le commerce "ne résout pas les problèmes dans le détail".
Le sommet de deux jours à La Malbaie, petite ville du Québec (est du Canada), accouchera donc d'un document signé à sept mains malgré la décision de Washington de taxer les importations d'acier et d'aluminium, qui a pesé sur toutes les discussions.
Mais le "communiqué final", un texte très important aux yeux des diplomates mais dénué de tout caractère contraignant, soulignera aussi les divergences.
Comme lors de précédents grands sommets, les Etats-Unis devraient par exemple signifier noir sur blanc dans ce texte leur cavalier seul sur le climat, eux qui ont quitté l'accord de Paris censé contenir le réchauffement planétaire.
Pendant que les hauts fonctionnaires transpiraient sur le texte, le président américain, lui, a soufflé le chaud et le froid, comme à son habitude.
Il a certes vanté des "débats extrêmement productifs sur la nécessité d'avoir des échanges commerciaux justes", prenant même de court ses partenaires avec une proposition radicale: faire du G7 une zone de libre-échange total, sans tarifs douaniers, sans barrières d'aucune sorte, et sans subventions à l'exportation.
Mais M. Trump a dans le même temps mis en garde les partenaires commerciaux tentés de répondre à ses taxes: "S'ils répliquent, ce sera une erreur", a-t-il dit, alors que l'Union européenne prépare des tarifs sur le bourbon ou les motos américaines.
"Nous sommes la tirelire que le monde entier pille. Cela va cesser", a encore dit le président, dans l'une de ses complaintes habituelles sur le déficit commercial américain.
Sur l'Iran, autre grande ligne de fracture depuis que les Etats-Unis ont claqué la porte de l'accord nucléaire iranien, Donald Trump a indiqué que "les Etats du G7 (restaient) décidés à contrôler les ambitions nucléaires" de Téhéran.
"Réintégrer la Russie"
Le milliardaire de 71 ans a persisté et signé une proposition provocante faite à son arrivée au Canada vendredi: élargir à nouveau le G7 à la Russie, exclue en 2014 après l'annexion de la Crimée.
"Réintégrer la Russie serait une chose positive", a-t-il affirmé.
Les Européens ont rejeté cette idée, qui a pourtant la sympathie du nouveau chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte. Il a défendu une "position de dialogue" avec Moscou, dans une déclaration filmée, publiée sur sa page Facebook.
Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, dont les propos ont été diffusés à la télévision russe, a pour sa part déclaré que Moscou n'a "jamais demandé à revenir" dans le G8. Il considère de toute façon que le G20, forum élargi aux pays émergents, est "le format le plus prometteur".
Dans l'immédiat, la Russie est plutôt occupée à accorder ses violons avec la Chine et l'Iran: les chefs d'Etat des trois pays se rencontrent en Chine à l'occasion de la réunion annuelle de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Quel que soit le document dont accouchera ce G7, le sommet a illustré la volonté de Donald Trump de dicter son ordre du jour, lui qui goûte bien plus la confrontation bilatérale que les usages multilatéraux.
Le président américain est arrivé le dernier et reparti le premier du cossu Manoir Richelieu, surplombant le fleuve Saint-Laurent. Il a séché une réunion sur le climat, et il est arrivé en retard à une session sur l'égalité entre les sexes.
Donald Trump n'a jamais caché qu'il donnait la priorité à sa rencontre de mardi matin avec M. Kim. "C'est une occasion unique" d'arriver à un accord nucléaire avec Pyongyang qui "ne se représentera jamais", a-t-il assuré samedi juste avant de s'envoler pour Singapour.
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