+1°C ou +4°C? Tout dépendra des mesures mises en place mondialement pour réduire les gaz à effet de serre, note l'organisme, qui a basé ses projections parisiennes sur les scénarios d'émissions du GIEC.
D'ici 2071-2100, Paris verra ainsi les températures maximales moyennes grimper de 1,3 à 4,3°C par rapport à aujourd'hui.
A ce jour le monde a déjà gagné environ 1°C depuis la Révolution industrielle -- et la communauté internationale s'est engagée à tout faire pour rester sous 2°C.
Mémoire du climat national, Météo-France, fort de 355 ans de relevés et d'un suivi ininterrompu depuis 1872 à la station du parc Montsouris, observe le réchauffement continu des dernières décennies.
"Plus on avance dans le temps et plus on a tendance à avoir des journées chaudes", a décrit Raphaëlle Kounkou-Arnaud, responsable Etude et Climatologie, en présentant vendredi cette synthèse régionale.
L'avenir, "c'est une poursuite du réchauffement, et des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses", ajoute-t-elle, évoquant une tendance "dans le même sens sur le reste du territoire métropolitain".
Signe d'accélération, les cinq années les plus chaudes depuis 50 ans ont été observées au 21e siècle: 2011, 2014, 2015, 2017 et 2003.
À l'échelle saisonnière, c'est l'été qui se réchauffe le plus.
A Paris, les 5 étés les plus frais ont tous été observés avant 1980. Et pour trouver l'hiver le plus froid, il faut remonter à 1962-63 (record de douceur hivernale pour 2006-07 et 2015-16).
De ce fait, le nombre annuel de jours de gel diminue: moins 3 à 4 jours par décennie depuis 1959! Et les projections en annoncent encore 8 à 23 de moins d'ici 2100, autant dire que certaines années pourraient ne pas voir de gel.
Pour les pluies, l'évolution est moins nette, mais la tendance plutôt à la baisse en été, à la hausse en hiver.
Parmi les conséquences les plus attendues, les vagues de chaleur.
'Chaleur urbaine'
"Paris aujourd'hui connaît en moyenne un jour de vigilance orange canicule, ce serait 10 à 25" à horizon 2100, souligne Mme Kounkou-Arnaud. Des épisodes plus fréquents, mais aussi probablement plus sévères et plus longs, prévient Météo-France.
La société a analysé, avec l'Institut Pierre Simon Laplace, le cas des deux vagues caniculaires tardives d'août et septembre 2016. Résultat: dans le climat de la période 1971-2000, elles auraient eu une probabilité "extrêmement faible" de se produire à ce moment de l'année, alors qu'à horizon 2030 et plus encore 2050, ces températures seront "fréquentes".
"Ils ont montré que (ces événements) étaient en lien direct avec le changement climatique", analyse l'ingénieure climatologue: hier ils étaient "rarissimes en septembre. Maintenant les canicules vont pouvoir se produire en juin et en septembre, et plus seulement en juillet-août".
Ce projet, baptisé "Extremoscope", s'est aussi penché sur les pluies intenses de fin mai 2016 (89,1 mm d'eau tombés en 4 jours, mai le plus pluvieux depuis 1872).
"Il est possible que les activités humaines (générant le réchauffement climatique, ndlr) en aient accru l'intensité", conclut-il, alors que les scientifiques ont du mal encore à cerner l'évolution précise des phénomènes comme les tempêtes (vents forts), les inondations ou les orages.
En attendant, la situation contraint les villes, victimes de l'effet "îlot de chaleur urbain" (températures plus élevées en ville qu'en périphérie), à se préparer.
Ainsi Paris, dotée notamment depuis 2010 d'une Agence parisienne du climat (APC), qui travaille aux mesures d'adaptation à cette situation nouvelle.
"Protéger les habitants des événements extrêmes, rendre les surfaces plus perméables, adapter les bâtiments, préserver la ressource en eau...", la directrice de l'APC Anne Girault dresse une longue liste de travaux.
Certains menés d'ailleurs en partenariat avec Météo-France. Celui-ci, outre des bilans climatiques réguliers, réalise aussi des études évaluant les actions menées, par exemple pour réhabiliter et "rafraîchir", au sens propre du terme, certains quartiers.
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