Les dirigeants du "Groupe des Sept" seront accueillis à partir de 11H45 (15H45 GMT) par le Premier ministre Justin Trudeau à La Malbaie, pittoresque petite ville québécoise, dans un grand hôtel dominant le majestueux fleuve Saint-Laurent.
L'atmosphère s'est envenimée avant même le début du sommet. Aux critiques de moins en moins voilées de M. Trudeau et Emmanuel Macron, au Canada depuis mercredi, Donald Trump a répliqué de tweets lapidaires jeudi soir.
"Merci de dire au Premier ministre Trudeau et au président Macron qu'ils imposent aux Etats-Unis des taxes massives et créent des barrières non-tarifaires", a-t-il écrit, ajoutant: "Hâte de les voir demain".
Et il a brocardé un Justin Trudeau "indigné", rappelant les "près de 300%" de taxes imposés par le Canada sur le lait.
S'en prenant dans un autre tweet à l'Union européenne et au Canada, il a martelé: "Levez vos taxes et barrières ou nous allons faire mieux que vous!".
L'accueil sera frais: les quatre Européens, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Theresa May et Giuseppe Conte, ont décidé de se réunir juste avant le début du sommet, afin d'afficher leur impatience face aux menaces de guerre commerciale du président américain.
L'objectif, selon le président français, n'est plus de convaincre M. Trump de revenir sur ses taxes sur l'acier et l'aluminium. Le milliardaire s'est montré insensible aux critiques, et menace le reste du monde d'une nouvelle salve.
"M. Trump met en application ses engagements de campagne, il y a un caractère prévisible", a dit Emmanuel Macron. Mais il entend persuader le dirigeant que "la guerre commerciale n'est bonne pour personne".
"Je suis convaincu que l'Europe tiendra son unité et la tiendra dans la durée sur ces sujets", a-t-il affirmé, promettant un front commun.
Reste à savoir jusqu'où iront le Japon, qui tente par ailleurs de ne pas être marginalisé dans les négociations entre Washington et la Corée du Nord, ainsi que le nouveau gouvernement italien populiste et l'Allemagne, plus exposées aux représailles commerciales que d'autres Européens.
Déclaration finale?
Justin Trudeau n'a pas apprécié que Washington invoque la "sécurité nationale" pour frapper l'acier et l'aluminium canadiens, et l'a fait savoir.
"J'ai été poli, j'ai été respectueux, mais on a aussi été toujours très, très ferme sur les intérêts de notre pays, de nos citoyens et sur nos valeurs", a déclaré M. Trudeau jeudi.
Même ton chez le chef d'Etat français, qui a multiplié les tweets contre "la loi du plus fort" et toute "hégémonie".
Ottawa croit toujours possible d'élaborer un consensus sur trois thèmes: la pollution plastique des océans, l'éducation des filles, et la lutte contre les ingérences étrangères dans les processus démocratiques.
Mais c'est le commerce qui occupera véritablement les débats.
L'Union européenne a déposé une plainte contre les Etats-Unis devant l'Organisation mondiale du commerce, et préparé des droits de douanes contre des produits américains comme le bourbon, le beurre de cacahuète ou les motos.
Mais ces représailles ne sont pas encore entrées en vigueur, les Etats membres devant s'entendre sur la liste... or l'Allemagne pourrait préférer la prudence, craignant que Donald Trump ne surtaxe prochainement les automobiles étrangères.
M. Trump sera le premier dirigeant à quitter le G7, samedi matin, quelques heures avant ses homologues. Il s'envolera directement vers Singapour pour son sommet du 12 juin avec le dirigeant nord-coréen.
Après les habituels déjeuner de travail, photo de famille, séances de groupe et rencontres bilatérales, les sept dirigeants dîneront vendredi dans l'intimité d'un chalet québécois typique, propriété d'un Français, avec un menu soigneusement composé de mets locaux (dont une mousse de caribou) et de vins canadiens.
Des manifestations anti-G7 sont prévues à Québec. Jeudi, environ 500 manifestants ont défilé, sans incident majeur.
Samedi, le suspense diplomatique concernera la traditionnelle déclaration finale du sommet.
Au G7 en Italie, l'an dernier, pour la première fois la déclaration finale mentionnait l'exception américaine, en l'occurrence sur l'accord de Paris sur le climat. Depuis, au niveau ministériel, les Etats-Unis ont souvent refusé de signer un texte commun.
Si cette fois il n'y avait aucune déclaration commune, il est possible que Donald Trump s'en accommode parfaitement.
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