Seul candidat en lice, l'actuel secrétaire général, 49 ans, a été plébiscité, comme c'est souvent le cas dans le monde syndical: 94,42% des délégués ont voté pour lui (98,31% en 2014) lors du 49e congrès de la confédération à Rennes.
La veille, son bilan des quatre dernières années a été approuvé à 83,36%. C'est trois points de pourcentage de moins qu'il y a quatre ans, mais Laurent Berger ne "pensait pas objectivement que ce serait à ce niveau", après toutes les critiques entendues depuis lundi sur son refus de manifester contre les ordonnances réformant le code du travail.
En début de semaine, des élus ont défilé à la tribune pour critiquer les termes "occasion manquée" et "déception" utilisés par le numéro un au lendemain des ordonnances Macron. "Nous n'étions pas déçus, nous étions en colère", avait réagi Christine Jacq, du Finistère.
Mais le discours offensif mercredi de Laurent Berger, très critique à l'égard d'un pouvoir qu'il a appelé à faire "preuve d'un peu moins d'arrogance", a mis les troupes d'accord.
"Je comprends la frustration de certains de ne pas sortir les baskets sur les ordonnances pour exprimer leur colère", a-t-il encore relevé, mais la manifestation n'avait "aucune perspective de victoire", si près de l'élection d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
La CFDT, peu écoutée par un président et une Premier ministre pressés de réformer, ne reste pas complètement fermée à la manifestation comme outil de mobilisation, mais le mandat à venir sera l'occasion "d'expérimenter d'autres moyens, d'autres formes d'action" pour "exprimer les désaccords" et "mieux (se) faire entendre", a-t-il promis.
augmenter de 20% les adhésions
"La ligne conduite par Berger me va. Maintenant, l'objectif à court terme est de devenir numéro un dans la fonction publique et à plus long terme de le rester dans le privé", a réagi auprès de l'AFP Sandrine Marx, responsable à l'union régionale Grand-Est.
Numéro un dans le privé depuis 2017, la CFDT veut le devenir aussi dans la fonction publique, lors des élections professionnelles en décembre, en détrônant là aussi la CGT. Plus globalement, Laurent Berger a fixé l'objectif d'augmenter de 20% le nombre d'adhérents d'ici quatre ans pour "construire le rapport de force". Ce point, jugé "ambitieux" par certains syndicats qui veulent baisser l'objectif à 10%, doit être discuté en fin de journée.
"Personnellement, je trouve que c'est beaucoup!", a dit à l'AFP Frédéric Dupré, à propos des 20%. Il est toutefois lui aussi "d'accord avec la ligne de Laurent de vouloir négocier plutôt que de manifester". Pour ce militant, ex-fonctionnaire retraité de 65 ans, la réforme à venir des retraites sera un autre moment clé pour la CFDT.
Cette réforme devra être "plus simple, plus lisible et plus juste" et prendre en compte "la durée de cotisation, la pénibilité et l'usure au travail", selon le projet de résolution.
La garde rapprochée de Laurent Berger, la "commission exécutive", sera également élue en fin de journée. Légèrement remaniée avec le départ entre autres de Véronique Descacq -- numéro deux qui va intégrer la Caisse des dépôts et consignations (CDC) --, elle sera de nouveau paritaire, avec cinq femmes et cinq hommes, dont Laurent Berger.
Mais globalement, la question de la parité reste un problème à la CFDT, qui compte près de 50% d'adhérentes, en particulier au sein des instances, a avoué Laurent Berger.
"Sur 1.028 syndicats, il y a seulement 31% de femmes secrétaires générales, sur 13 unions régionales, il y a seulement 2 femmes secrétaires générales, sur 15 fédérations, il y a seulement 4 femmes secrétaires générales et actuellement, au Bureau national, il y a seulement 14 femmes sur 37 membres", a-t-il regretté.
En réponse, des règles de parité ont été adoptées mercredi sur la composition du Bureau national, la direction élargie. Ce dernier compte 19 femmes sur 40.
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