A tout juste une semaine de l'événement sportif à l'audience planétaire qui va mettre la Russie sous les projecteurs pendant un mois, Vladimir Poutine, plus que jamais critiqué par les Occidentaux, s'est surtout montré rassurant.
Il a détaillé au début de sa "Ligne directe" les promesses de son nouveau mandat -- le quatrième -- courant jusqu'en 2024: redresser l'espérance de vie et la démographie déclinante du pays, réduire par deux la pauvreté et faire entrer la Russie dans les cinq premières économies mondiales.
"Dans l'ensemble, nous avançons totalement dans la bonne direction. Nous nous sommes placés sur les rails d'une croissance durable de l'économie", a estimé M. Poutine, relevant un développement de l'industrie et de l'agriculture et une inflation "historiquement basse".
"Il y a, bien entendu, un certain nombre de problèmes à régler", a-t-il ajouté, alors que le pays est frappé depuis 2014 par des sanctions occidentales en lien avec la crise ukrainienne.
L'exercice très rodé de la "Ligne directe" donne lieu chaque année aux habituelles promesses de régler les tracas quotidiens de la population, à des confidences sur la vie privée du président, des traits d'humour et remontées de bretelles pour les responsables dans les régions.
Si le public est cette année absent du studio où M. Poutine ne fait face qu'à deux journalistes, les Russes ont été plus de deux millions à vouloir poser des questions au président, selon les chiffres présentés par la chaîne Rossia 24.
Nouveauté cette année, M. Poutine s'est évertué à résoudre les problèmes rapportés par la population en direct avec les autorités régionales et les ministres via liaison vidéo.
Le premier à inaugurer ce dispositif a été le ministre de l'Energie Alexandre Novak, invité à détailler les mesures censées juguler la flambée récente des prix à la pompe après une question d'un téléspectateur, Alexeï, au président: "Le 18 mars, tout le pays a voté pour vous, et vous ne pouvez pas mettre fin à la hausse des prix de l'essence".
Pauvreté
A une semaine de la Coupe du monde de football qui débute le 14 juin en Russie, le président a aussi assuré que tout serait fait pour rentabiliser les stades flambants neufs, parfois dans des villes sans club de premier plan, construits pour l'événement dans lequel la Russie a investi 13 milliards de dollars.
Il a averti les autorités régionales qui vont hériter de ces bâtisses: pas question de s'en servir pour abriter des marchés comme "dans certains équipements sportifs de Moscou dans les années 1990".
Les préoccupations des Russes portent essentiellement sur les difficultés économiques après des années de crise.
Chaque année, la population rapporte massivement les problèmes qu'elle rencontre à travers le vaste pays, notamment en province: salaires minuscules, amateurisme des responsables locaux et inefficacité de l'administration, désastres écologiques et infrastructures inexistantes.
Plusieurs années de crise économique, aggravée par la chute des prix du pétrole et les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, ont fait plonger le pouvoir d'achat et les revenus de la population.
Si la reprise économique s'est poursuivie en début d'année, la pauvreté, qui a progressé pendant la récession, n'a pratiquement pas reculé en 2017. Le nombre de Russes ayant un revenu inférieur au seuil de pauvreté était de 13,2% en moyenne l'an dernier, soit 19,3 millions de personnes.
Au delà de l'économie, les tensions avec les Occidentaux sont au plus haut, les relations restant plombées par les désaccords persistants sur la Syrie et l'Ukraine, les accusations d'ingérence et l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal en Angleterre.
La cession de questions-réponses de M. Poutine avec la population avait été troublée l'année dernière par une série de SMS malveillants affichés en direct à l'écran à l'intention du président.
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