Le verdict est attendu à 13h00 (11h00 GMT).
Cet homme de 40 ans a expliqué avoir reçu le feu vert de représentants du "califat islamique" autoproclamé en Irak et en Syrie pour mener une opération suicide dans la capitale suédoise. Pour autant, l'organisation jihadiste n'a jamais revendiqué cet attentat.
Le parquet a requis à son encontre la réclusion à perpétuité suivie d'une interdiction définitive du territoire. En pratique, les condamnés à la peine la plus sévère du code pénal suédois effectuent en moyenne 16 ans de prison.
Lors du procès qui a duré près de trois mois, Rakhmat Akilov n'a exprimé aucun regret. A peine a-t-il détourné le regard, resté le plus souvent vide, quand ont été projetées les images de l'attentat sur Drottninggatan ("la rue de la reine"), en plein centre de Stockholm l'après-midi du 7 avril 2017.
Trois Suédoises, dont une fillette de 11 ans, un Britannique et une Belge avaient été tués, et dix autres passants blessés.
"C'est Allah qui jugera si nous avons mal ou bien agi", a répété à l'audience ce père de quatre enfants restés en Ouzbékistan.
Le camion avait fini sa course dans la vitrine d'un grand magasin. Au lieu d'exploser, les bouteilles de gaz disposées dans la cabine pour faire un maximum de victimes s'étaient enflammées, n'occasionnant que des dégâts matériels.
Venger l'EI
Rakhmat Akilov avait pris la fuite en s'engouffrant dans une station de métro.
Arrêté quelques heures après les faits, il avait très rapidement revendiqué son acte, survenu dans un contexte politique sensible en Suède, pays d'Europe ayant accueilli le plus de migrants par rapport à sa population ces dernières années.
Les enquêteurs ont mis au jour grâce à son téléphone portable de nombreux échanges avant le 7 avril 2017 avec des interlocuteurs identifiés par des pseudonymes, qu'Akilov présente comme investis d'une autorité au sein de l'EI ou du "califat".
Des allégations impossibles à vérifier : officiellement, les services suédois du renseignement (Säpo) continuent leurs investigations pour tenter d'identifier ces interlocuteurs.
Selon l'acte d'accusation, Akilov a commis son geste dans l'intention de "répandre la peur dans la population" et de "contraindre la Suède à mettre fin à ses activités de formation au sein de la coalition internationale contre l'Etat islamique en Irak".
"J'ai fait ça car mon coeur et mon âme ont mal pour ceux qui souffrent des bombardements de la coalition de l'OTAN", a-t-il dit.
La Suède, qui n'est pas membre de l'OTAN, a déployé quelque 70 militaires en Irak, basés principalement dans le nord du pays, pour une mission de formation dans le cadre de la coalition contre l'EI.
Reconduites aux frontières
Avant Stockholm, Berlin ou Londres avaient été la cible d'attaques similaires au véhicule-bélier.
L'attaque la plus mortelle de ce type ces derniers mois en Europe est celle de Nice, le 14 juillet 2016, lorsqu'un camion a foncé dans la foule venue assister aux feux d'artifice de la fête nationale en France. L'attentat, revendiqué par l'EI, avait fait 86 morts.
Arrivé en Sude au début de la vague des grandes migrations en 2014, Rakhmat Akilov a été débouté de sa demande de permis de séjour en juin 2016. Il est ensuite entré en clandestinité pour éviter son expulsion.
Les autorités suédoises ont essuyé de nombreuses critiques pour avoir été incapables de l'interpeller pour le reconduire à la frontière. Entre janvier et avril 2017, le nombre de déboutés expulsés avait même diminué de 30%.
Et si le gouvernement a adopté une série de mesures visant à accélérer ces reconduites, seuls 1.000 demandeurs d'asile définitivement déboutés - sur 3.000 décisions - ont été de fait renvoyés hors du pays au premier trimestre 2018.
La sécurité et l'immigration sont deux des thèmes qui rythment la campagne électorale en Suède pour les législatives du 9 septembre.
Le pays a enregistré environ 400.000 demandes d'asile depuis 2012, soit une pour 25 habitants, un record en Europe, avec un pic de 162.000 demandes en 2015.
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