Quatre personnes interpellées en même temps qu'eux mardi matin, parmi lesquelles un autre frère de Théo, Grégory, sont également ressorties libres mais "le juge d'instruction appréciera ultérieurement les suites à donner à leur garde à vue", a précisé le parquet.
La justice les soupçonne d'avoir détourné des centaines de milliers d'euros d'aides publiques octroyées dans le cadre du dispositif des "emplois d'avenir", mis en place par l'ex-chef de l'Etat François Hollande afin de permettre l'embauche de jeunes chômeurs non diplômés.
Tous les six (les trois frères Luhaka et trois salariés de ces associations, deux jeunes hommes et une jeune femme) étaient entendus depuis mardi matin dans le cadre d'une enquête dirigée par un juge d'instruction pour "escroquerie en bande organisée au préjudice d'un organisme public, abus de confiance, blanchiment, faux et usage de faux, travail dissimulé".
L'affaire implique une demi-douzaine d'associations se présentant comme des structures de médiation sportive pour les jeunes des quartiers, mais aussi des sociétés. Mickaël Luhaka était le gérant de la société au coeur de l'enquête, "Aulnay Events".
D'importes sommes d'argent ont transité par les comptes bancaires de plusieurs membres de la famille Luhaka, a détaillé à l'AFP une source proche de l'enquête.
L'enquête, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, avait été ouverte mi-2016, soit plusieurs mois avant l'interpellation du 2 février 2017 au cours de laquelle Théo avait été grièvement blessé dans la zone anale par une matraque télescopique.
Quatre policiers ont été mis en examen, dont l'un pour viol, dans cette affaire au retentissement national.
La révélation dans la presse, quelques semaines plus tard, de l'existence d'une enquête pour escroquerie visant la famille Luhaka avait été interprétée par cette dernière comme une volonté de décrédibiliser son combat "Justice pour Théo".
Pour Antoine Vey, l'avocat de Théo Luhaka, ce dernier a simplement reçu "des sommes correspondant à son activité dans les associations" de son frère Mickaël et son interpellation relève de l'"opération de communication" pour faire croire "à l'opinion publique que c'est un délinquant".
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