C'est un nouveau dispositif, unique en France par ses dimensions. Un canal à houle, grande piscine en verre qui simule des vagues, a été inauguré mardi 5 juin 2018 à l'ESITC (Ecole Supérieure d'Ingénieurs des Travaux de la Construction) à Caen (Calvados).
Depuis le début du 20e siècle, notre planète fait face à un réchauffement climatique de plus en plus intense, ce qui entraine une augmentation du niveau des océans. Selon un rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le niveau de la mer pourrait s'élever d'un mètre d'ici 2100. De nouveaux risques météorologiques apparaissent tels que des inondations, submersions, et entrainent de nouvelles problématiques de construction dans les zones côtières. "Si le niveau d'eau monte d'un mètre, de combien doit-on évaluer et renforcer les ouvrages de défense des populations et des ports ?" s'interroge Guillaume Carpentier, responsable ingénierie internationale à l'ESITC Caen. "Aujourd'hui on a besoin d'estimer les mesures nécessaires pour réparer les infrastructures et développer les énergies marines."
Une représentation du milieu marin
Le dispositif se présente sous la forme d'une grande piscine en verre de 40 mètres de long, de deux mètres de haut et d'un mètre de large. En ce qui concerne son fonctionnement, la houle est générée par un batteur et se réfléchit sur les parois. Lorsqu'elle repart vers le générateur, celui-ci absorbe la houle comme dans le milieu marin. "On a un dispositif de génération de la houle qui nous permet de reproduire tout ce qui se crée en mer" explique Guillaume Carpentier. Une cuve de 50m3, installée à l'extérieur du bâtiment, permet de recycler l'eau afin de limiter sa consommation.
Le batteur, piloté par un ordinateur, permet de simuler des vagues d'intensités différentes. - Solenn Boulant
Parallèlement à l'ESITC, le canal à houle fait intervenir différents acteurs tels que le CEREMA (organisme public pour le développement et la cohésion des territoires), la DGPR (Direction générale de la prévention des risques), la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer) et la Région Normandie. "Il a fallu cinq ans pour mener à bien ce projet, le temps de le définir et d'adapter la machine. Le coût de financement d'environ 300 000€ a été réparti entre tous les acteurs."
Une dizaine de canaux similaires existent en France, notamment au Havre, à Grenoble ou à l'université de Caen, mais le dispositif implanté à l'ESITC est le plus grand en terme de dimensions. "Cela permettra à l'État de modéliser des plages ou des ports. Les entreprises pourront dimensionner de nouvelles structures pour vendre leurs projets à l'international" conclut Guillaume Carpentier.
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