Ces deux jeunes dirigeants de la même génération (40 et 46 ans), grands utilisateurs des réseaux sociaux, ont prévu un entretien et un dîner privé puis une conférence de presse commune jeudi matin.
Leurs discussions devraient se concentrer sur la décision de Donald Trump d'imposer à tous les fournisseurs des Etats-Unis de lourdes taxes sur les importations d'acier et d'aluminium, y compris à l'Europe, au Canada et au Japon, ses plus proches alliés.
En rétorsion, tous ont depuis décidé de saisir l'OMC et annoncé des mesures de représailles, comme également la Chine et la Russie.
Les deux quadragénaires ont pour point commun d'avoir tenté, en vain, d'amadouer le président américain pour le convaincre de renoncer à son projet.
Grande déception
L'Europe et le Canada avaient dans un premier temps obtenu un sursis mais à leur grande déception, Donald Trump leur a finalement appliqué les mêmes taxes qu'aux autres.
Depuis vendredi, Européens et Canadiens ont durci le ton face à Washington.
Emmanuel Macron s'est refusé à dévoiler l'ambiance de sa conversation téléphonique de jeudi soir avec Donald Trump, que Washington a jugée "terrible" selon la presse américaine.
Mais il a assuré qu'il "aura de nouveau au G7 une discussion utile et franche avec le président Trump". "Cela n'enlève rien à l'amitié que nous avons l'un pour l'autre et à l'amitié qui lie nos deux pays", a-t-il assuré.
Justin Trudeau, qui avait lui aussi joué la carte de la cordialité avec son grand voisin et assurait en mars que le président américain lui avait promis d'épargner les Canadiens, est passé à l'attaque en annonçant des taxes de 16,6 milliards de dollars canadiens (11 milliards d'euros) sur des produits américains.
Autre pomme de discorde entre Ottawa et Washington, l'avenir de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) qui lie Canada, Etats-Unis et Mexique : Washington envisage désormais des négociations séparées, ce qui freinerait fortement l'économie canadienne, selon le FMI. Mais Ottawa y a opposé une fin de non recevoir "pour l'instant".
Leur front commun face à Washington devrait resserrer les liens entre MM. Macron et Trudeau avant le sommet du G7. Lors de la précédente rencontre des sept principales puissances industrielles mondiales, il y a un an à Taormine (Sicile), leur prise de contact avait été si chaleureuse que les réseaux sociaux avaient plaisanté sur leur "bromance" (ou "amitié virile", comme le préconise l'Office québécois de la langue française).
Accompagné de son épouse Brigitte, le président français se rendra ensuite à Montréal pour une rencontre avec le Premier ministre québécois Philippe Couillard, avec qui il devrait notamment parler francophonie et échanges commerciaux et culturels.
"G6 + 1"
Il poursuivra ensuite vers La Malbaie, petite ville à 140 km de Québec surplombant le fleuve Saint-Laurent, où se déroule vendredi et samedi, dans un grand hôtel ultra-sécurisé, le sommet des sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie et Japon). Le Canada, pays hôte du G7 cette année, cèdera la place à la France l'an prochain.
Le sommet risque de refléter non seulement le conflit commercial entre les Etats-Unis et leurs partenaires, mais aussi l'isolement de Washington sur plusieurs autres fronts, comme le choix du multilatéralisme et la lutte contre le réchauffement climatique.
Les Européens sont également irrités et inquiets de la décision américaine de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien, en faisant pression sur leurs entreprises pour qu'elles quittent l'Iran, comme vient de le décider PSA.
Les six ne sont pas prêts à tout pour préserver une unité de façade. "Le défi est d'essayer de préserver une forme d'unité à l'intérieur du G7 et vis-à-vis de l'extérieur, mais il ne faut pas hésiter à exprimer de manière ferme et forte les intérêts de la France et de l'Europe", a averti l'Elysée.
Au delà des thèmes officiels prévus (croissance inclusive, avenir du travail et du commerce, paix et sécurité, égalité femmes-hommes, changement climatique), la difficulté pour les dirigeants du G7 sera de tomber d'accord sur un communiqué final avec les Etats-Unis.
Déjà lors du précédent G7 à Taormine, les Etats-Unis avaient refusé de signer la déclaration finale pour cause de retrait de l'accord de Paris sur le climat. Ils ont aussi refusé de signer la déclaration finale de la réunion annuelle de l'OCDE, la semaine dernière à Paris, rejetant les négociations multilatérales, jugées inefficaces.
Le G7 Finances ce week-end n'a pas non plus donné lieu à une déclaration commune, prenant des airs de "G6 + 1" (Etats-Unis), selon l'expression du ministre français des Finances Bruno Le Maire.
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