"Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la politique de tolérance zéro récemment mise en place le long de la frontière sud des Etats-Unis a fait en sorte que des personnes prises en flagrant délit d'entrée irrégulière dans le pays font l'objet de poursuites pénales et que leurs enfants - y compris des enfants extrêmement jeunes - leur sont retirés", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse.
"Les Etats-Unis devraient immédiatement mettre fin à cette pratique de séparer des familles et cesser de criminaliser ce qui devrait tout au plus être une infraction administrative, celle de l'entrée ou de séjour irrégulier aux Etats-Unis", a-t-elle ajouté, expliquant que séparer des familles et détenir des enfants étaient une "violation grave des droits de l'enfant".
Elle a rappelé que les Etats-Unis restent le seul pays au monde à ne pas avoir ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant.
Le nombre de traversées illégales a augmenté depuis quelques mois à la frontière mexicaine alors que le président américain Donald Trump a fait de la lutte contre les clandestins une priorité.
Pour stopper le flot, le ministre de la Justice Jeff Sessions a annoncé le 7 mai une nouvelle "tolérance zéro" pour les clandestins arrêtés qui seront systématiquement inculpés pour entrée illégale avant même de pouvoir déposer une demande d'asile.
"Si vous faites passer (illégalement, ndlr) un enfant, nous vous poursuivrons. Et cet enfant sera séparé de vous, comme requis par la loi", avait notamment déclaré le ministre.
La mesure vise notamment les ressortissants des pays d'Amérique centrale qui déposent des demandes d'asile en raison d'une "peur crédible" pour leur vie. La plupart des candidats viennent du Guatemala, du Salvador et du Honduras, trois pays gangrénés par la violence des groupes criminels.
Mme Shamdasani a souligné que "les enfants ne devraient jamais être détenus pour des raisons liées à leur statut migratoire ou à celui de leurs parents".
Plusieurs centaines d'enfants ont été séparés de leurs parents à la frontière depuis octobre, y compris un enfant d'un an, a-t-elle dit, citant des informations de groupes de la société civile américaine.
"Nous demandons aux autorités américaines d'adopter des alternatives non privatives de liberté qui permettent aux enfants de rester dans leur famille", a conclu la porte-parole du Haut-Commissariat.
Pour sa défense, Donald Trump a rendu la précédente administration démocrate de Barack Obama responsable de ces mesures de détention. La loi était en effet déjà en vigueur sous l'administration Obama, mais rarement appliquée.
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