L'ancien ministre de l'Intérieur, qui fut aussi secrétaire général de l'Elysée sous la présidence Sarkozy, est arrivé mardi matin au tribunal pour répondre à cette convocation, a constaté une journaliste de l'AFP.
Cet interrogatoire dans le bureau des juges Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo est le premier depuis sa mise en examen le 7 mars 2015, notamment pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, en raison d'un virement suspect de 500.000 euros à son bénéfice.
L'ex-directeur de campagne, 73 ans, doit s'expliquer après la mise en examen en mars de Nicolas Sarkozy pour "corruption passive", "recel de détournements de fonds publics libyens" et "financement illégal de campagne électorale" puis celle, la semaine dernière, d'Eric Woerth pour "complicité" de ce financement en tant que trésorier de campagne à l'époque.
Les magistrats soupçonnent un lien entre un possible financement libyen de cette campagne électorale victorieuse et une forte circulation d'espèces au sein du camp Sarkozy, relevée par les policiers dans un rapport de septembre 2017.
Dans ce rapport, la police anticorruption de l'Oclciff avait aussi souligné "l'usage immodéré des espèces" de Claude Guéant, relevant qu'il n'avait retiré que 800 euros de ses comptes en près de 10 ans, entre 2003 et 2012.
Depuis 2013, les juges mènent des investigations d'envergure pour vérifier les accusations de financement libyen de la campagne portées par d'anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi et par le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, sans qu'elles n'aient pu être étayées par des preuves formelles.
En novembre 2016, M. Takieddine, lui-même poursuivi dans ce dossier, avait affirmé avoir remis, entre fin 2006 et début 2007, cinq millions d'euros en liquide à M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à Claude Guéant, son directeur de cabinet d'alors. Tous deux ont opposé un farouche démenti.
"Claude Guéant a une position très nette depuis le début: il n'a jamais vu un centime d'argent libyen", a affirmé à l'AFP son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi.
Lors d'une perquisition, les enquêteurs avaient découvert qu'il avait reçu le 3 mars 2008 un virement de 500.000 euros en provenance d'une société d'un avocat malaisien. Les raisons invoquées par Claude Guéant pour justifier ce virement, la vente à cet avocat de deux tableaux de peinture flamande, n'avaient pas convaincu les juges.
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