Brigitte Le Brethon, maire de Caen de 2001 à 2008, conseillère municipale
“Dans le fond, être une femme en politique peut être un atout comme à d’autres moments, cela peut être un inconvénient. Lorsqu’on est une femme, très vite, le fait de diriger vous affuble par exemple du qualificatif de directionnel. Les femmes ont par ailleurs un avantage inouï : elles ont une approche beaucoup plus nuancée des problèmes et surtout la volonté de s’attacher aux aspects concrets des choses. Dans ce département, nous avions la chance d’avoir une femme présidente du Conseil général. Il s’agissait d’une particularité nationale. Et depuis peu, le positionnement des femmes recule. C’est regrettable.”
Corinne Féret, première adjointe au maire de Caen, conseillère régionale
“Je suis élue depuis 2004 au Conseil régional et depuis 2008 à la mairie de Caen. Quand on s’engage à ce point au service des autres, et particulièrement de nos concitoyens, cela change complètement sa vie privée. Le parcours est plus compliqué pour les femmes que pour les hommes même si depuis 2000, la loi impose la parité sur les scrutins de liste. Sur les scrutins uninominaux, les femmes doivent toujours s’imposer pour essayer d’exister. Mais c’est culturel ! Rappelons-nous que les femmes en France n’ont le droit de vote que depuis 1946. C’était juste avant-hier...”
Sonia de La Provôté, conseillère générale depuis 2011, conseillère municipale
“Je n’ai aucune illusion sur le fait que quand je suis entrée en politique, on cherchait des femmes pour les fameuses listes chabada-bada. Aujourd’hui, être femme et élue n’est pas simple mais le partage des tâches existe et je suis très bien épaulée. Il faut que les femmes osent et soient plus présentes aux scrutins uninominaux. Je suis l’illustration du fait que c’est possible ! Toutefois, si les choses évoluent en politique, et évoluent bien, dans la société, les combats féministes sont en ce moment plus que jamais à l’ordre du jour.”
Hélène Mialon-Burgat, maire de Mondeville depuis 2008
“Je suis la seule élue à la tête d’une commune de l’agglomération caennaise. Au quotidien, ça n’est pas du tout un problème. Mais sur le principe, cela dénote quand même quelque chose sur le fonctionnement de nos collectivités et sur l’accès des femmes aux responsabilités politiques dans l’exécutif. Être femme et maire, c’est physiquement dur et, qu’on le veuille ou non, c’est aussi empreint de beaucoup de culpabilité parce qu’on est pas tout le temps là à la sortie de l’école. Mais c’est une décision de famille. En ce qui me concerne, j’ai eu mes deux enfants depuis le début de mon mandat.”
Laurence Dumont au perchoir
Elue députée du Calvados en 1997 (5e circonscription), puis à nouveau en 2007 (2e circonscription), Laurence Dumont, a présidé sa première séance le 6 octobre 2001 en tant que vice-présidente de l’Assemblée nationale.A 53 ans, Laurence Dumont a ainsi succédé à l’ancienne ministre, Elisabeth Guigou : "Être une femme n’a même jamais été un frein pour moi. Mais je reconnais que les femmes doivent toujours se battre trois fois plus que les hommes pour arriver en politique. Je trouve pourtant légitime et même indispensable que la moitié de l’humanité soit représentée à égalité avec l’autre moitié. Pour ma part, je pars le lundi soir pour Paris. J’y reste systématiquement le mardi et le mercredi. Le reste du temps je suis dans ma circonscription, dans le Calvados. J’ai eu mes deux enfants lors de mon premier mandat. Nous avons fait le choix, avec mon mari, qu’il arrête de travailler pour s’occuper du foyer. Femme et politique, c’est aussi un choix de couple".
Photo : Assemblée nationale
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.