Le démontage des trois lignes de production va débuter vendredi, après celui d'une petite ligne d'assemblage ces dernières semaines, selon la société WN, créée par Nicolas Decayeux, qui a annoncé qu'elle reprenait 186 des anciens Whirlpool.
Soixante d'entre eux ont "préféré s'orienter vers des projets personnels ou des départs à la retraite" ou n'ont "pas trouvé d'accord" avec le repreneur.
Le site employait encore 300 CDI à l'annonce de la fermeture en janvier 2017, 250 intérimaires en quasi-temps plein et une centaine de personnes chez le sous-traitant pour les plastiques Prima-France, en attente d'un repreneur.
Le groupe américain avait justifié la fermeture au nom de "la sauvegarde de la compétitivité" dans un contexte "de plus en plus concurrentiel".
Certains salariés ne masquaient pas vendredi leur amertume: "vous savez, c'est dur de quitter une usine où vous avez toujours travaillé, soupire Stéphane qui n'a connu que Whirlpool. On y entrait de père en fils ou de mère ou fille".
"La moyenne d'âge est de 49 ans, Whirlpool aurait pu faire un effort et nous laisser travailler encore 10 ans d'autant que la société fait de gros bénéfices", lâchait aussi un délégué CFDT.
La lutte des salariés, alors en grève, s'était invitée dans la campagne présidentielle 2017 avec une passe d'armes sur place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen durant l'entre-deux-tours.
"La direction de Whirlpool a eu l'élégance d'arrêter la production à cinq heures du matin. C'est un jour spécial pour les salariés qui ont été laissés libres. Ça leur a permis d'échanger, de discuter. Il y a bien évidemment de la tristesse et de la peur mais aussi beaucoup d'espoir. Je crois qu'ils ont confiance en moi" a déclaré à un correspondant de l'AFP, Nicolas Decayeux.
Dès septembre, WN produira en partenariat avec l'entreprise nordiste Secma des véhicules utilitaires sans permis, d'abord thermiques puis électriques. Un partenariat a également été conclu avec Ageco Agencement, une entreprise française qui fabrique des consoles pour l'agencement, en Pologne et Roumanie. La production de casiers intelligents réfrigérés est aussi prévue, et la société EasyMetha (unités de méthanisation à destination des exploitations agricoles) pourrait créer une cinquantaine d'emplois.
"On va connaître une période d'installation en juin et juillet avec un peu de production, explique M. Decayeux. Le gros se fera en septembre. Les chaînes de fabrication sont déjà construites", a souligné M. Decayeux.
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