La chute de ce corps céleste sur l'actuelle péninsule du Yucatan au Mexique à la fin du Crétacé avait rayé de la carte environ les trois-quarts des espèces dont les dinosaures non aviaires.
Après ce cataclysme, l'écosystème marin s'est rétabli à un rythme variable à différents endroits du globe. Cela a pris jusqu'à 300.000 ans pour l'ouest de l'Atlantique nord et le Golfe du Mexique, proches du cratère d'impact Chicxulub mais nettement moins de temps ailleurs, rappellent les chercheurs dans une étude parue mercredi dans Nature.
Certains scientifiques en avaient déduit que la lenteur du retour de la vie sur des lieux proches du cratère était peut-être liée au rejet de métaux toxiques dans l'environnement lors de l'impact, qui auraient pollué les eaux de la région.
Dans ce cas, logiquement, le retour de la vie dans le cratère même aurait dû être encore plus lent, note Chris Lowery, de l'Institut de géophysique de l'Université du Texas à Austin.
Au lieu de cela, "nous avons découvert que la vie était repartie de façon étonnamment rapide" sur le site, "les premiers organismes marins colonisant le cratère quelques années seulement après l'impact", indique-t-il à l'AFP. "Un écosystème marin hautement productif a pu s'établir en l'espace de 30.000 ans", soit nettement plus rapidement que dans d'autres parties de l'océan Atlantique.
"Cela indique que la proximité de l'impact n'a pas retardé le rétablissement de la vie" et que ce sont probablement surtout des processus écologiques naturels locaux qui ont joué un rôle dans ce retour de la vie, souligne l'étude.
Forages
L'équipe de chercheurs faisait partie de l'expédition 364 du Programme international de découverte des océans (IODP en anglais) qui a effectué en 2016 des forages dans le cratère de Chicxulub, en partie immergé au large du Yucatan.
L'analyse des sédiments rocheux prélevés au fond du cratère a permis de découvrir des microfossiles - restes d'organismes unicellulaires d'algues ou de plancton - , et de mettre en évidence des trous laissés par des petites crevettes ou des vers. La vie était déjà là "deux ou trois ans après l'impact", selon l'Université du Texas.
La chute de l'astéroïde sur le Mexique a provoqué la cinquième extinction de masse d'espèces animales. Son impact à la surface de la Terre a libéré une énorme énergie, estimée à 5 milliards de fois la puissance de la bombe atomique de Hiroshima.
L'explosion a aussi rejeté un énorme volume de roches pulvérisées, ce qui a opacifié l'atmosphère, provoquant un changement climatique.
Des scientifiques estiment que la Terre est en train de vivre une sixième extinction de masse, avec la disparition rapide de nombreuses espèces.
Le retour rapide de la vie après la chute de l'astéroïde il y a 65,5 millions d'années "est de ce fait d'un grand intérêt car cela peut nous aider à comprendre comment les écosystèmes pourraient rebondir au regard de la perte de biodiversité actuelle liée au changement climatique, à la pollution, à la surpêche etc.", considère Chris Lowery.
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