L'armée israélienne a dit mercredi avoir frappé en tout 65 positions militaires du Hamas dans la bande de Gaza en représailles au tir d'une centaine de roquettes et d'obus de mortiers contre son territoire, certains d'entre eux interceptés par les systèmes de défense aériens, mardi et dans la nuit de mardi à mercredi.
Mais le calme est apparemment revenu mercredi. Aucun tir de roquette n'a été enregistré et l'armée de l'air israélienne a cessé ses raids sur l'enclave, éloignant la perspective d'une guerre entre les deux parties.
Trois soldats ont été blessés dans les tirs mardi, dont deux légèrement, a indiqué l'armée. Les autorités du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, n'ont pas fait état de blessés.
Un haut responsable du Hamas a confirmé mercredi matin des déclarations du Jihad islamique, autre mouvement palestinien, selon lesquelles une trêve avait été conclue, apparemment par l'entremise du voisin égyptien.
Le ministre israélien chargé des Renseignements Yisrael Katz a cependant démenti mercredi à la radio publique la conclusion d'un cessez-le-feu.
"Israël ne veut pas d'une détérioration de la situation mais celui qui a commencé avec la violence doit la faire cesser. Israël fera payer le prix (au Hamas) pour tous les tirs contre Israël", a-t-il dit.
Mais un haut-responsable israélien, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, et largement cité par les médias israéliens, a dit qu'Israël ne mènerait pas de nouvelles frappes en l'absence de tirs en provenance de Gaza.
Médiation égyptienne
Israël avait indiqué avoir frappé avec son aviation et son artillerie des dizaines de positions du Hamas, qui dirige l'enclave, et du Jihad islamique, son allié et deuxième force du territoire.
Israël a livré trois guerres dans la bande de Gaza au Hamas, au Jihad islamique et aux autres groupes armés palestiniens.
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont revendiqué pour leur part les tirs de dizaines de projectiles contre Israël au cours de la journée de mardi, représailles selon elles à des attaques menées par Israël contre leurs positions, dont l'une avait tué trois membres du Jihad islamique dimanche.
Le Jihad islamique avait annoncé mardi soir qu'un accord de cessez-le-feu associant également le Hamas avait été conclu avec Israël par le truchement de l'Egypte, intermédiaire historique entre les deux camps.
L'Egypte, ancienne puissance dominante à Gaza, est l'un des deux seuls pays arabes à avoir des relations avec Israël.
Khalil al-Hayya, l'adjoint du chef du Hamas à Gaza, a confirmé mercredi dans un communiqué la conclusion d'une trêve grâce à "un certain nombre de médiateurs".
Conseil de sécurité
L'escalade de mardi, après des semaines de violences le long de la frontière entre Israël et Gaza, a fait resurgir le spectre d'un nouveau conflit dans l'enclave qui a connu trois guerres depuis 2008.
Israël et le Hamas et ses alliés observaient depuis 2014 un cessez-le-feu tendu, régulièrement remis en cause par des accès de tensions.
Ni Israël ni le Hamas, affaibli et isolé, ne passaient jusqu'alors pour avoir intérêt à une escalade. Mais diplomates et experts soulignent combien l'enfermement de Gaza soumise aux blocus israélien et égyptien, la crise économique qui y sévit et l'absence d'horizon politique rendent la situation volatile.
Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, ont dénoncé les tirs palestiniens "contre des installations civiles" et demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, qui se tiendra mercredi à 15H00 (19H00 GMT), selon des diplomates à l'ONU.
"Les dirigeants palestiniens doivent rendre des comptes pour ce qu'ils laissent faire à Gaza", a dénoncé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.
Pour sa part, le Koweït, membre non permanent du Conseil de sécurité, a fait circuler un projet de résolution qui "appelle à envisager des mesures pour garantir la sécurité et la protection de la population civile palestinienne". Détail notable, ce texte modifié abandonne la demande d'envoi dans la bande de Gaza d'une "mission de protection internationale", faite initialement le 18 mai.
Cette demande faisait suite aux heurts sanglants ayant accompagné le long de la frontière une mobilisation palestinienne appelée la "grande marche du retour". Au moins 122 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date, la majorité dans des violences le long de la barrière de sécurité israélienne.
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