Des cartes de vœux égayent leur bureau en ce début d’année. “J’ai une petite collection de mots de sympathie envoyés par d’anciens patients à qui on a permis de retrouver une vie normale”, se réjouit Emmanuel Monier, chirurgien cardiaque depuis une quinzaine d’années à la clinique Saint-Martin. Avec ses deux confrères, Louis Guillou et Thierry Derieux, ils assurent près de 500 interventions à cœur ouvert chaque année, avec un taux de réussite global approchant 97 %.
Avec le CHU, l’hôpital privé Saint-Martin est le seul établissement de Basse-Normandie à réaliser ces opérations qui consistent à remplacer ou à réparer des valves (chez 65% des patients), ou à intervenir sur les coronaires lorsqu’une dilatation n’est pas possible.
Risque permanent
Pour en avoir l’autorisation, l’hôpital doit répondre à de nombreuses conditions : un service de réanimation, une unité d’hospitalisation, une machine pour assurer la circulation du sang et remplacer le travail du cœur pendant l’opération, et bien sûr une équipe médicale composée d’anesthésistes spécialisés, de cardiologues, de médecins et de chirurgiens.
“Nous réalisons des opérations à risque face à des maladies qui tuent, tout en cherchant à sauver des gens qui sont condamnés à très court terme si on n’intervient pas”, rappelle Emmanuel Monier. En moyenne, les interventions durent entre 3 et 5 heures, “et jusqu’à 9 heures dans de très rares cas”, rapporte Louis Guillou qui a lancé le service en 1988. “Si une opération de la hanche tourne mal, le patient boitera. Dans notre domaine, les interventions peuvent être fatales”.
Dans l’esprit des 280 chirurgiens cardiaques exerçant en France, une autre donnée est présente : le poids des procès. “En général, le service en a un, voire deux par an, confie Thierry Derieux. C’est toujours trop. Nous n’attendons pas d’avoir un procès pour nous remettre en cause”.
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