Hodeida, sur la mer Rouge, est le principal point d'entrée des importations et de l'aide humanitaire au Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de trois ans.
Après une pause mardi dans les combats, qui a permis d'acheminer des renforts, les opérations ont repris au sud de la ville avec un soutien actif de l'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite qui combat les Houthis, soutenus par l'Iran.
Pas moins de 53 rebelles ont été tués dans ces nouveaux combats, ont indiqué des sources médicales, faisant état de 7 morts et de 14 blessés parmi les forces progouvernementales.
Le colonel saoudien Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition qui intervient au Yémen depuis 2015 en soutien aux forces loyalistes, avait affirmé lundi qu'il ne restait "plus que 20 kilomètres environ jusqu'à Hodeida".
Des sources proches de cette coalition ont indiqué mercredi que "des forces supplémentaires étaient acheminées en prévision d'une entrée dans Hodeida et de la prise de son port".
Un centre de commandement de forces émiraties pilote l'opération en cours appuyée dans les airs par l'aviation de la coalition.
"Encercler la ville"
Un correspondant de l'AFP dans la région a rapporté qu'un convoi de véhicules militaires et de transports de troupes se dirigeait vers Hodeida depuis la ville portuaire de Mokha, reprise aux rebelles en 2017 et située à environ 180 km au sud de Hodeida.
"Nous mobilisons nos forces et allons dans un premier temps couper la principale voie d'approvisionnement des rebelles entre (la capitale) Sanaa et Hodeida, encercler les Houthis dans la ville, puis la reprendre même sans combat", a expliqué le colonel Sadok Douid, porte-parole de la "Résistance nationale", une des trois forces yéménites impliquées dans l'opération militaire.
La coalition affirme que Hodeida est à la fois un point de départ pour des attaques rebelles contre des navires en mer Rouge et le lieu par lequel l'Iran livrerait des armes, notamment des missiles, aux Houthis, ce que Téhéran dément.
Des habitants de la ville contactés mercredi par l'AFP ont fait état de l'arrivée de renforts rebelles.
Des chars et des lance-roquettes ont été déployés dans la ville où les points de contrôle tenus par les Houthis se sont multipliés, a précisé l'un de ses habitants.
"On ne sait pas comment évoluera la situation, mais nous vivons dans la peur", a-t-il déclaré en refusant d'être identifié.
L'ONU "extrêmement inquiète"
L'ONU a dit craindre que cette opération militaire n'affecte l'acheminement de l'aide humanitaire, dont 70% arrive au Yémen par le port de Hodeida, alors même que certaines régions du Yémen sont au bord de la famine.
"Nous sommes extrêmement inquiets devant la situation autour de Hodeida", a déclaré mardi à New York le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. "Des combats accrus entraîneront un plus grand nombre de déplacés".
Les opérations, qui se sont intensifiées depuis la mi-mai, ont entraîné d'importants déplacements de populations dans cette région. Amnesty International a évoqué des dizaines de milliers de déplacés.
En novembre 2017, après le tir d'un missile balistique rebelle vers la capitale saoudienne Ryad, la coalition avait instauré un blocus total du port de Hodeida, situé à moins de 230 km de la capitale Sanaa.
Depuis, celui-ci a été assoupli sous la pression internationale, mais la coalition s'est fixée comme objectif de conquérir la ville portuaire.
Dimanche, le chef des rebelles, Abdel Malik Al-Houthi, avait affirmé, dans un discours télévisé, que ses partisans étaient capables de faire échouer l'offensive sur Hodeida.
"L'ennemi peut ouvrir un front à Hodeida, mais il lui sera impossible de remporter la bataille", avait-il dit, estimant que les "percées des forces adverses peuvent être contenues".
Du côté du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale, on se félicite de l'évolution de l'offensive.
Le Premier ministre Ahmed ben Dagher a estimé, selon l'agence officielle Saba, que les craintes pour la navigation en mer Rouge seront écartées dès que la ville portuaire sera conquise.
A LIRE AUSSI.
Yémen: raids meurtriers contre des zones rebelles après un tir de missile sur Ryad
L'ONU réclame à Ryad la fin du blocus au Yémen, menacé de la pire famine
Arabie: un missile tiré du Yémen intercepté près de La Mecque
Yémen: Sanaa redoute les effets du blocus, l'ONU craint une famine
Yémen: Saoudiens et Emiratis tentent de calmer le jeu à Aden
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.