Les traits sont tirés, les visages creusés, les corps affaiblis. Après huit jours de grève de la faim, les quatre agents de l'hôpital psychiatrique du Rouvray à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) sont métamorphosés et clairement à fleur de peau. Depuis mardi 22 mai 2018, ils ne mangent plus, dernier moyen pour eux de se faire entendre. Ils ont été maintenant rejoints dans leur combat par trois autres salariés.
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Les revendications sont toujours les mêmes. Plus de moyens pour proposer des conditions d'accueil décentes pour les patients et des conditions de travail acceptables pour le personnel soignant. "52 postes de plus et on arrête tout. C'est simple ! promet Jean-Yves Herment, l'un des grévistes de la faim, secrétaire de la CFDT du Rouvray. Sur un établissement de 2 000 agents, ça représente 2,5 millions d'euros sur un budget global de 100 millions d'euros. C'est une goutte d'eau. Ils permettront de combler les arrêts maladie et, surtout, de faire du soin en psychiatrie, ce qu'on ne fait plus depuis des années".
Un appel à la ministre
C'est ce message qu'est venu écouter, mardi 29 mai 2018, Benoît Hamon, ancien candidat à la présidentielle et leader du mouvement Génération-s.
Madame @agnesbuzyn comment pouvez vous laisser des agents hospitaliers sous votre autorité mettre en grave danger leur propre santé pour la seule raison que sur l'instruction de votre cabinet aucune négociation n'est ouverte par la direction de l'hôpital psychiatrique du Rouvray? pic.twitter.com/PSTFP3gNDH
— Benoît Hamon (@benoithamon) May 29, 2018
Par ce déplacement, il entend attirer l'attention sur la cause des grévistes et profite d'une conférence de presse pour s'adresser directement à la ministre de la Santé. "Madame Buzyn, ici, des personnels soignants cassent leur santé pour pouvoir faire leur boulot. Donc, faites le vôtre, recevez-les, donnez leur les postes. Mais arrêtez ça, c'est insupportable"!
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Ils perdent du poids beaucoup trop rapidement !
En huit jours, ni la direction de l'hôpital, ni l'agence régionale de santé n'ont cédé un centimètre de terrain aux grévistes. Une situation qui inquiète l'un des médecins généralistes qui contrôle au quotidien l'évolution de leur état de santé. "Ils perdent du poids beaucoup trop rapidement, explique Franck Prouhet. Quand on arrive à la perte de 10 % de son poids, l'organisme protège l'essentiel : le cerveau et les muscles. Vous vous consommez vous-même pour maintenir l'essentiel".
Plusieurs centaines de personnes sont venues apporter leur soutien aux grévistes de la faim. - Pierre Durand-Gratian
Mardi 29 mai 2018, près de 350 personnes étaient rassemblées sur le parvis des bâtiments administratifs de l'hôpital en signe de soutien. Parmi eux, des cheminots, des étudiants, des retraités qui ont rejoint le mouvement.
Les grévistes affirment désormais avoir lancé un ultimatum à leur direction. Si rien n'a bougé d'ici vendredi 1er juin à midi, le mode d'action pourrait changer.
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