Trois soldats israéliens ont été blessés par les tirs, un modérément et deux légèrement, et ont été évacués, a dit l'armée. Aucune victime n'a été rapportée côté palestinien dans ce nouvel accès de tensions après des semaines de violences le long de la frontière.
Celui-ci fait resurgir le spectre d'un nouveau conflit dans l'enclave coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée, qui a connu depuis 2008 trois guerres entre Israël d'une part, le mouvement islamiste Hamas et ses alliés, dont le Jihad islamique.
L'armée a dit ne pas vouloir l'escalade, mais a accusé le Hamas, qui gouverne l'enclave, de la chercher et s'est dite prête à la riposte.
Le territoire israélien a essuyé depuis la matinée son "plus important barrage de tirs d'obus de mortier et de roquette" depuis 2014, a indiqué un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, à la presse.
Le système de défense anti-aérienne israélien "dôme de fer" a intercepté environ 25 projectiles, a-t-il précisé. En représailles, Israël a apporté "la réplique la plus importante depuis 2014", son aviation et son artillerie frappant plus de 35 positions dans l'enclave, a-t-il dit.
"Zone de combat"
L'armée israélienne a par ailleurs détruit un tunnel, le 10ème depuis octobre 2017 selon elle, qui s'enfonçait à partir du sud de l'enclave en Egypte et, de là, revenait 900 mètres en territoire israélien.
La marine a en outre arraisonné au large un bateau transportant une vingtaine de protestataires qui avaient pris la mer pour dénoncer le blocus - terrestre, aérien, mais aussi maritime - imposé depuis plus de 10 ans par Israël à la bande de Gaza.
Les frappes israéliennes et les explosions ont résonné toute la journée dans la bande de Gaza. Côté israélien, l'escalade a ravivé chez les populations riveraines le souvenir des hostilités passées.
La cour d'un jardin d'enfants habituellement fréquenté par une trentaine de jeunes enfants a été atteint par les tirs au mortier peu avant l'ouverture, a rapporté le lieutenant-colonel Conricus.
Instruction a été donnée aux riverains de rester à moins de 15 secondes d'un abri, a-t-il dit.
En fin d'après-midi, les tirs palestiniens n'avaient toujours pas été revendiqués. Mais le porte-parole de l'armée a suggéré qu'il étaient principalement le fait du Jihad islamique, dont trois membres ont été tués dimanche par une frappe israélienne, et de membres radicaux du Hamas.
Le Jihad est la deuxième force islamique et armée du territoire.
Le porte-parole de l'armée a dénoncé "une volonté d'escalade du Hamas et de transformer (le secteur) en zone de combat". Il a aussi dénoncé une implication de l'Iran, soutien du Jihad islamique et du Hamas et ennemi juré d'Israël. Une partie des obus tirés sont de fabrication iranienne, a-t-il dit.
"La façon dont les choses vont évoluer dans les prochains jours dépend des intentions du Hamas", a-t-il dit.
Israël et le Hamas observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu, régulièrement remis en cause par des accès de tensions.
Ni Israël ni le Hamas, affaibli et isolé, ne passaient jusqu'alors pour avoir intérêt à une escalade militaire. Mais diplomates et experts soulignent combien l'enfermement de Gaza, la crise économique qui y sévit et l'absence d'horizon politique rendent la situation volatile.
"Mourir la tête haute"
"Ce que la résistance a mené ce matin fait partie du droit naturel à défendre notre peuple", a déclaré dans un communiqué le Hamas. "L'occupation israélienne est entièrement responsable d'une possible escalade", a-t-il ajouté.
Gaza est de nouveau en proie aux tensions depuis le 30 mars et le début d'une mobilisation appelée la "grande marche du retour", qui a donné lieu à des violences meurtrières le long de la frontière avec Israël.
Au moins 121 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date. La majorité ont péri dans des violences le long de la barrière de sécurité israélienne.
Israël dit défendre ses frontières et accuse le Hamas de s'être servi de cette mobilisation pour couvrir des tentatives d'attaques.
Les organisateurs de la "marche du retour" ont lancé mardi matin une opération sur mer. Une flottille de dizaines de petits bateaux de pêche a pris le large pour dénoncer le blocus maritime.
Environ 20 personnes, des étudiants empêchés de sortir de Gaza et des blessés en attente de soins, avaient pris place sur l'embarcation principale, un bateau de pêche pavoisé de drapeaux palestiniens.
Peu avant le départ, Ehab Abou Armana, l'un des passagers, a interpellé la foule: "Nous sommes une nation, nous méritons mieux ! Il vaut mieux mourir la tête haute qu'à genoux devant l'occupant".
La flottille a approché les neuf milles nautiques du blocus israélien, où attendaient les bâtiments israéliens. Les autres embarcations ont fait demi-tour. La principale a été arraisonnée selon les organisateurs.
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