"Sur les droits domestiques, on a pris un peu de retard sur nos concurrents européens. Notre football vaut un peu plus cher que ce qu'il est vendu aujourd'hui", a déploré auprès de l'AFP le président de Nice Jean-Pierre Rivère, lors de la convention du football professionnel qui s'est déroulé à Cannes les 22 et 23 mai dernier.
Sur la période 2016-2020, les droits TV pour la Ligue française s'élevaient à 762 millions d'euros... contre 2,3 milliards d'euros pour la Premier League anglaise et plus d'un milliard par an pour la Liga espagnole.
"On parle d'un championnat important, la Ligue 1, qui souhaite se développer. Mais il faut qu'il se développe à la vitesse de ses différents acteurs. On ne peut pas se baser sur ce qui se passe à l'étranger. Quand on compare dans n'importe quel domaine, il faut comparer ce qui est comparable", estime Florent Houzot, directeur de la rédaction de beIN Sports, candidat déclaré qui espère "trouver le juste prix, juste pour le diffuseur et juste pour la Ligue".
Pour l'appel d'offres 2020-2024, le directeur général de la Ligue Didier Quillot, prudent, dit attendre des chiffres "significativement supérieurs à ceux en vigueur aujourd'hui". Mais avec l'attractivité nouvelle du championnat, dopée par l'arrivée cet été de la superstar Neymar à Paris, l'objectif régulièrement évoqué est celui du milliard d'euros annuel.
L'impasse pour Altice ?
"La Ligue a senti que c'était le bon moment, qu'elle pouvait profiter d'un PSG fort, d'un OM de retour, de stades qui retrouvent de l'affluence", estime Vincent Chaudel, expert de l'économie du sport pour le cabinet Wavestone.
Mais certains, dont l'influent président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas, avaient préféré temporiser, jugeant "prématuré" le lancement de l'appel d'offres domestiques deux ans avant le terme de la période précédente. La raison ? Le nouvel acteur majeur des droits sportifs Altice avait notamment dit ne pas être "pressé" de voir un tel appel d'offre être déclenché, notamment en raison des difficultés financières.
Le groupe semblait pourtant faire figure de challenger sérieux pour s'offrir la "L1", après avoir décroché en 2015 les droits TV pour la France de la Premier League anglaise pour 300 millions d'euros, et en 2018 ceux de la Ligue des champions pour 1,1 milliard d'euros.
"Sauf qu'entretemps, la situation du groupe a changé, la stratégie de commercialisation de la TV a été revue, et les priorités ont évolué", explique Thomas Coudry, analyste médias pour Bryan, Garnier & Co.
Reste qu'il n'est pas exclu que le concurrent de Canal+ et beIN, les deux grands favoris, ne se positionnent sur les lots dit secondaires. Dans le détail, le lot 1 est celui de l'affiche du dimanche soir, le lot 2 celui du vendredi 21h00 et du samedi 17h00, le lot 3 celui du samedi 21h00 et du dimanche 17h00 et le lot 4 celui du dimanche 13h00 et du multiplex du dimanche 15h00.
Fini du multiplex et horaire 'asiatique'
Car c'est la grande nouveauté annoncée mercredi: le multiplex programmé le samedi soir à 20h00 n'existera plus en tant que tel à compter de la saison 2020-21, pour permettre d'avoir trois affiches "en prime time", les vendredi, samedi et dimanche, à 21h00.
En outre, un match aura lieu chaque semaine le dimanche à 13h00, horaire "optimal en Asie", tandis que la programmation de quatre matches à 15h le dimanche doit permettre un "meilleur remplissage" des stades et de toucher un "nouveau public", notamment féminin et familial, selon Didier Quillot.
Qui remportera la mise ? "La structure des lots devrait créer de la concurrence principalement entre Canal+, beIN Sports et Altice. Un Eurosport pourrait acheter des +coups+, tels que le Trophée des Champions, ou un magazine. TF1 ou M6 ne peuvent pas acheter des rendez-vous réguliers au-delà d'un magazine, les matches sont des investissements trop importants qu'ils ne peuvent pas financer par de l'abonnement", estime Vincent Chaudel.
Quid des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui ont déjà investis le marché des droits TV sportifs aux Etats-Unis, à l'image de Twitter sur le foot US ? Une offre de leur part n'est pas à exclure, Didier Quillot avait d'ailleurs assuré en décembre 2017 avoir "discuté avec Facebook et aussi avec Amazon".
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