"Il y a beaucoup" d'aides sociales en France, a déclaré M. Darmanin sur RTL, évoquant la coexistence de nombreux dispositifs nationaux et locaux. "Ce qui est certain c'est qu'il y en a trop" et "qu'elles sont parfois contradictoires", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les intentions du gouvernement sur ces aides, le ministre a tenu à distinguer deux types de prestations.
"Il y a des aides sociales aujourd'hui pour les gens qui sont cassés par la vie", a-t-il détaillé, citant les allocations handicapées et le minimum vieillesse. "Ce sont des aides sociales légitimes que nous augmenterons".
Et puis "il y a des aides sociales" attribuées lorsqu'on est "entre deux périodes d'activité, et malheureusement elles ne sont pas incitatives pour sortir de cette période d'inactivité", a poursuivi Gérald Darmanin, évoquant l'existence de "trappes à inactivité".
Nous devons réfléchir "à notre système social notamment sur ce deuxième point", a insisté le locataire de Bercy, citant une nouvelle fois l'exemple de la prime d'activité, attribuée aux travailleurs à revenus modestes.
"En 2016, quand elle a été créée", son coût était de "quatre milliards d'euros". "Aujourd'hui, c'est six. En deux ans, il y a eu deux milliards de prime d'activité en plus alors qu'on a une croissance économique et des créations d'emplois. Il y a un système qui fonctionne mal".
Ces propos interviennent alors que le gouvernement entretient un certain flou sur ses intentions vis-à-vis des aides sociales, entretenu par les propos contradictoires au sein de l'exécutif.
"A partir du moment où nous réussissons à créer des emplois dans le secteur privé (...), il peut être légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi", a ainsi affirmé la semaine dernière le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
"Je pense qu'il ne faut pas toucher aux prestations individuelles", a déclaré de son côté Gérald Darmanin, évoquant une différence de "sensibilité" avec son collègue. "Il n'y aura pas de remise en cause des aides sociales", a assuré la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Le gouvernement, qui doit recevoir dans les prochaines semaines le très attendu rapport du Comité action publique 2022 (CAP22), listant les pistes d'économies possibles sur la sphère publique, s'est engagé de son côté à "faire des choix structurants" sur les aides sociales, sans autre précision.
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