"J'espère que la Fifa aura le courage et la décence de lever ma suspension, puisque la justice a établi qu'il n'y avait pas de paiement déloyal", a encore indiqué à l'AFP l'ancien président de l'UEFA (2007-2015).
Selon Le Monde, dans un courrier transmis aux avocats de l'ex-star de la Juventus, la justice suisse indique que la procédure pénale ouverte en septembre 2015 visait Sepp Blatter, président déchu de la Fifa, à l'origine d'un paiement controversé en 2011 de 1,8 million d'euros, sans contrat écrit, à Platini, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
"Nous vous confirmons que en l'état la présente procédure n'est pas menée à l'encontre de votre mandant, Michel Platini, peut-on lire dans cette lettre dont l'AFP a obtenu une copie. Nous pouvons également vous confirmer que votre mandant ne sera pas incriminé dans le cadre de la présente procédure".
Cette annonce a été tempérée samedi matin par le Ministère public suisse (MPC), précisant à l'AFP que la procédure visant Sepp Blatter et dans laquelle Michel Platini a été entendu en tant que témoin assisté "n'est pas définitivement terminée".
La Fifa reste ferme
"Dans le cadre de son statut de personne amenée à témoigner, si l'on trouve des éléments (dans le dossier Blatter, ndlr), le cas Platini n'est pas définitivement terminé", a déclaré un porte-parole du MPC.
Parallèlement à cette procédure pénale, la Fifa a suspendu Platini de toute activité liée au football, sanction qui court jusqu'en octobre 2019. Ce qui a empêché le Français de 62 ans de se présenter à la présidence de la Fifa en février 2016.
"Ca a été très difficile. La Fifa n'a communiqué que pour me massacrer médiatiquement. J'en ai pris plein la gueule, a confié Platini à l'AFP. Mais quand ma peine a été réduite par les instances sportives (Fifa puis Tribunal arbitral du sport) de 8 ans de suspension de toute activité liée au football à 6 ans, puis à 4 ans, qu'aucun fait de corruption n'a été établi contre moi, les gens ont compris: tout était fait pour m'écarter de la présidence de la Fifa".
La Fifa va-t-elle bouger après l'annonce de la justice suisse? Non, à en croire un communiqué de l'instance suprême du foot transmis à l'AFP samedi matin.
"Il a toujours été très clair pour la Fifa et le TAS que M. Platini n'a jamais été la cible d'une enquête criminelle en Suisse", peut-on lire. Et la Fifa ajoute que le TAS a reconnu que M. Platini a contrevenu au "code éthique de la Fifa".
Elections en juin 2019
Le calendrier des instances sportives est intéressant: la prochaine élection à la présidence de la Fifa est programmée en juin 2019 à Paris. Platini voudrait-il voir sa suspension levée pour se présenter?
"J'ai le temps de réfléchir, assure-t-il à l'AFP. Pour l'instant, je profite de cette décision. Elle me permet de redresser la tête".
Le triple Ballon d'or situe pour l'heure son combat sur un autre plan, plus personnel. "Ce qui me gêne plus que tout, c'est que mes petits enfants, en tapant mon nom dans Wikipedia, peuvent lire à la dernière ligne: +Michel Platini, banni du football par les instances pour paiement indu+. Après tout ce que j'ai fait pour le football..."
Il reste confiant pour la suite: "Il y a un proverbe italien qui dit: +Quand les portes se referment, les portails s'ouvrent+".
L'ancien président de la Fifa (1998-2015) Sepp Blatter a lui souligné que la mise hors de cause "en l'état" de Platini constituait pour lui "un signe positif".
"J'attends avec confiance le développement de ce cas", a déclaré M. Blatter à l'AFP.
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