A l'époque, le MHR avait fait irruption au Stade de France (défaite face à Toulouse) à la surprise générale sous les ordres de Fabien Galthié, à la tête d'une équipe essentiellement composée de joueurs du cru (Trinh-Duc, Picamoles, Tomas, Ouedraogo) et de seconds couteaux.
Pas sept ans plus tard: le Racing 92 ou Castres, qui s'affrontent samedi, rencontrera samedi prochain à Saint-Denis une équipe attendue à ce stade, constellée d'internationaux expérimentés.
Une formation qui a terminé en tête de la phase régulière pour la première saison avec à sa tête Vern Cotter. Le Néo-Zélandais, sacré en 2010 avec Clermont, a été embauché à prix d'or par le président Mohed Altrad pour apporter au club ce premier grand titre tant attendu.
Avec un effectif renforcé par les champions du monde Ruan Pienaar et Aaron Cruden, excellents vendredi, et Picamoles, Cotter a réussi là où son prédécesseur Jake White avait échoué ces dernières saisons: atteindre la finale (défaite en demi-finales en 2016, en barrages en 2017).
Marche trop haute
Si la dernière marche, la plus haute, reste à gravir, ce MHR a toutes les armes pour: un paquet d'avants toujours aussi dominant, une charnière Pienaar-Cruden maître du tempo et de son sujet, la puissance et la vista de François Steyn et Nemani Nadolo derrière.
Et, globalement, une sérénité impressionnante. "On a bien travaillé cette saison sur la maîtrise de notre jeu, la maîtrise de soi. Sur la gestion des temps forts et faibles", avait ainsi expliqué Cotter cette semaine.
La marche était trop haute pour le LOU, qui disputait la première phase finale de son histoire moderne, seulement deux ans après sa remontée dans l'élite. Qui plus est décimé derrière, avec notamment l'absence de son ouvreur Lionel Beauxis (blessé) et de son arrière Delon Armitage (suspendu).
Après avoir arraché au bout de la prolongation à Toulon sa qualification (19-19, au nombre d'essais inscrits), il est tombé sur une équipe bien mieux rodée. Et qui n'a aucunement souffert, comme redouté, du manque de rythme, après trois semaines sans jouer depuis son dernier match, à... Lyon.
Le MHR a ainsi démarré pied au plancher par une longue action qui a donné le ton de la partie.
Michalak tire sa révérence
Sur l'ensemble du match, Montpellier a contré le LOU sur ses points forts: la touche, le jeu au pied d'occupation et les regroupements, où les Rhodaniens n'ont pas imposé leur loi.
C'est ainsi sur un contre-ruck, après un astucieux coup de pied à suivre de Pienaar, que Nemani Nadolo a marqué son 19e essai de la saison, en coin, résistant au plaquage de deux Lyonnais (24e, 16-6).
Liam Gill, le poison des regroupements, a lui été sanctionné pour avoir empêché la libération du ballon à proximité de sa ligne: carton jaune, pénalité jouée vite par Pienaar, pour le deuxième essai héraultais, signé Alexandre Dumoulin (38e, 23-9).
Deux autres essais (Picamoles 48e, Willemse 72e) donnant au score des allures de correction suivront pour le MHR, qui a, à l'inverse du RCT, concrétisé toutes ses occasions de marquer.
Ainsi s'arrête la saison de l'équipe de Pierre Mignoni, qui a sauvé l'honneur en fin de match (essai de Mike Harris, 78e) et s'est cependant placée sur la carte très dense du rugby français.
Ainsi s'arrête également l'immense carrière de Frédéric Michalak, entré en jeu sous les ovations du public du Parc OL à la 62e minute. Il aurait aimé prolonger le plaisir une semaine de plus.
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