Cette annonce intervient au lendemain des conclusions des enquêteurs internationaux, qui ont établi que le missile Bouk qui a abattu l'avion de Malaysia Airlines provenait de la 53e brigade anti-aérienne russe basée à Koursk. La Russie a catégoriquement démenti.
Les Pays-Bas et l'Australie, dont de nombreux ressortissants étaient parmi les 298 victimes, "tiennent la Russie responsable pour sa participation dans la destruction" de l'avion, indique le gouvernement néerlandais.
Les deux pays peuvent désormais soumettre ce dossier complexe devant une organisation ou juge international, selon la même source.
L'avion de la compagnie Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur avait été abattu au-dessus de l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine le 17 juillet 2014. L'ensemble des 298 personnes présentes à son bord, en majorité des Néerlandais, avaient péri.
"La destruction du vol MH17 a causé des souffrances irréparables", a souligné le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok au lendemain des conclusions de l'Equipe conjointe d'enquête (JIT) menée par les Pays-Bas.
"En se basant sur les conclusions de la JIT, il est maintenant évident pour les Pays-Bas et l'Australie que la Russie est responsable du déploiement du système de missiles Bouk utilisé pour abattre l'avion", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement agit ainsi pour rendre la Russie officiellement responsable", a-t-il souligné.
"Voie légale"
Selon le gouvernement, la violation par un Etat de la loi internationale pourrait être invoquée, mais il s'agit "d'un processus légal complexe et il y a plusieurs façons de procéder".
"C'est la voie légale que les Pays-Bas et l'Australie ont choisie", selon le communiqué du gouvernement.
La Russie a une nouvelle fois nié jeudi toute implication dans le drame, son ministère de la Défense affirmant qu'aucun missile russe n'avait franchi la frontière russo-ukrainienne. Pour le ministère des Affaires étrangères, il s'agit "d'accusations gratuites visant à discréditer (le) pays devant la communauté internationale".
Interrogé sur les conclusions internationales jeudi soir au cours d'une conférence de presse avec son homologue français Emmanuel Macron, le président russe Vladimir Poutine a dit ne "pas être au courant des détails" en dénonçant le fait que la Russie ne participe pas à cette équipe d'enquêteurs contrairement à l'Ukraine.
"La partie ukrainienne y participe, malgré le fait que l'Ukraine a violé les règles internationales et n'a pas fermé son espace aérien au-dessus du territoire où avaient lieu des combats. Mais elle y participe et la Russie non. C'est pourquoi nous ne savons pas ce qu'ils écrivent là, sur quoi se basent les conclusions de cette commission", a-t-il souligné.
L'équipe internationale a minutieusement recréé la route empruntée par le convoi militaire depuis Koursk à travers la frontière ukrainienne en utilisant des photos et des vidéos.
Les enquêteurs n'ont en revanche pas dit qui a tiré le missile en appelant les témoins à apporter des précisions sur les noms des membres de l'équipage du Bouk ou la nature de l'ordre qu'ils ont reçu.
"Tenir la Russie responsable pour sa participation dans la destruction du vol MH17 sur la base de la loi internationale est une ligne distincte de l'enquête criminelle, de toute poursuite ou de procès", a souligné le gouvernement néerlandais.
Il a appelé la Russie à "entrer en pourparlers destinés à trouver une solution qui rende justice aux souffrances et aux dommages considérables causés par le drame du MH17".
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