L'État va reprendre "35 milliards d'euros" de la dette de la SNCF (25 en 2020 et 10 en 2022), sur un total de plus de 50 milliards, a annoncé à la presse Luc Bérille, secrétaire général du syndicat Unsa, après une rencontre avec le Premier ministre Édouard Philippe.
L'Unsa, deuxième syndicat à la SNCF derrière la CGT, a été "rassurée" par cet "engagement ferme de l'État" et prendra "très rapidement" une décision sur une éventuelle sortie de la grève lancée début avril, ont indiqué ses responsables.
Le syndicat reste pour l'instant partisan de la mobilisation contre le projet de réforme du rail, emblématique de la volonté du président Emmanuel Macron de "transformer la France". L'Unsa participera mardi prochain à une manifestation syndicale qui coïncidera avec le début de l'examen du projet de loi au Sénat, chambre haute du Parlement français.
L'Assemblée nationale, chambre basse, a déjà approuvé le texte qui vise notamment à abolir le statut des cheminots pour les nouveaux employés afin, selon le gouvernement, de réduire les coûts à la SNCF dans la perspective de l'ouverture à la concurrence voulue par l'Union européenne.
"La phase qui s'ouvre (au Sénat) va être décisive", a souligné M. Berille, dont le syndicat Unsa est le seul, avec la CFDT, à poursuivre des négociations avec le gouvernement. "Le dossier avance", a souligné M. Bérille.
La CGT Cheminots, premier syndicat à la SNCF, a en revanche annoncé qu'elle "continuait le combat" mais a qualifié de "significative" le montant de la dette reprise, selon des mots de son secrétaire général, Laurent Brun, également reçu vendredi main par le Premier ministre, comme l'ensemble des syndicats ferroviaires.
Lors de la prochaine réunion intersyndicale, dont la date n'est pas encore fixée, "on verra si certaines organisations syndicales veulent sortir du conflit", a dit M. Brun.
La grève intermittente à la SNCF, qui a lieu deux jours sur cinq depuis le 3 avril, est estimée "injustifiée" par la majorité des Français (58%), selon un sondage Ifop publié le 20 mai.
Le taux de grévistes recule régulièrement parmi les cheminots qui restent malgré tout vent debout contre la réforme : 95% de "non" ont été recueillis lors d'une consultation du personnel réalisée du 14 au 22 mai.
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