Les raids ont eu lieu dans un secteur de la province de Deir Ezzor, où la coalition internationale et les forces loyales au régime de Bachar al-Assad combattent séparément les jihadistes du groupe État islamique (EI).
La coalition internationale intervient dans le pays en guerre depuis 2011 pour combattre le l'EI. Mais elle a aussi frappé des forces du régime ces dernières années.
Jeudi, ses avions ont touché des positions de l'armée au sud de Boukamal, une ville à quelques km de la frontière irakienne, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins 12 combattants non syriens ont été tués, a dit l'OSDH sans pouvoir préciser leur nationalité.
Une source militaire, citée par l'agence officielle Sana, a elle indiqué que des positions du régime entre Boukamal et Hmeimeh avaient été la cible "d'une attaque des avions de la coalition américaine", mais sans faire état de victime. Les positions visées sont situées près d'une ligne de front avec l'EI, a précisé une autre source militaire.
Il est difficile de dire si des jihadistes se trouvaient dans la zone au moment des frappes. Des combattants iraniens, du Hezbollah libanais et irakiens soutiennent le régime dans ce secteur.
"Informations fausses"
"Ces informations sont fausses", a indiqué un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Kone Faulkner. "La coalition n'a mené aucune frappe contre des positions de l'armée syrienne dans l'est de la Syrie".
La mission de la coalition "est de vaincre l'EI dans des zones précises d'Irak et Syrie", a-t-il ajouté. "Cette mission n'a pas changé".
Boukamal et Hmeimeh se trouvent dans la province de Deir Ezzor, où les troupes prorégime d'un côté et la coalition internationale et les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition dominée par les Kurdes) de l'autre mènent des offensives distinctes contre l'EI.
La coalition internationale soutient les FDS dans leur combat contre l'EI qui a perdu l'essentiel du territoire qu'il contrôlait depuis 2014 en Syrie et en Irak voisin. Mais le groupe jihadiste reste présent dans des zones désertiques à cheval entre les deux pays, notamment dans la province de Deir Ezzor.
Une ligne dite de "déconfliction" qui longe le fleuve Euphrate, en place depuis 2017, est destinée à empêcher tout affrontement entre les prorégime à l'ouest du fleuve et les FDS à l'est.
Renforts
Après les frappes, le régime a envoyé des renforts sur place, selon l'OSDH.
En février dernier, des bombardements de la coalition dans la province de Deir Ezzor ont tué au moins 100 combattants du régime et alliés, dont des Russes, en représailles à une attaque contre des positions des FDS.
Et en septembre 2016, des frappes sur des positions militaires du régime, également dans l'est du pays, ont coûté la vie à plus de 60 soldats syriens. La coalition a alors indiqué avoir pris les forces du régime pour des jihadistes.
Avec l'aide militaire de son allié russe intervenu en 2015 dans le conflit, le régime a repris aux jihadistes et aux rebelles plus de 60% du territoire.
Lundi, les troupes gouvernementales ont évincé l'EI de son dernier réduit dans la région de Damas.
Plus d'un millier de jihadistes ont été évacués de cette zone vers la "badiya" (désert en arabe) qui s'étend du centre syrien aux frontières orientales avec l'Irak.
Moins de 24 heures après les frappes attribuées à la coalition, des missiles, probablement tirés par l'aviation israélienne, ont visé des dépôts d'armes appartenant au mouvement libanais Hezbollah dans le centre du pays, a rapporté l'OSDH.
"Six missiles ont été tirés contre l'aéroport militaire de Dabaa et ses environs dans le secteur sud-ouest de la province de Homs, et ont frappé des entrepôts d'armes appartenant au Hezbollah libanais", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.
Ces derniers mois, l'État hébreu a mené plusieurs raids contre des bases du régime et de ses alliés: le Hezbollah, un autre ennemi d'Israël, et de plus en plus, contre des positions des forces iraniennes.
Déclenché en 2011 par la répression par le régime de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé.
Il a fait plus de 350.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.
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