"Cet homme a été grièvement blessé à la main en ramassant une grenade et se trouve en cours d'évacuation vers un hôpital", a déclaré à l'AFP Sylvie Canovas, procureure de la République de Saint-Nazaire,qui se rendait sur place.
Selon les premiers éléments de l'enquête, des opposants s'en sont pris aux gendarmes mobiles qui sécurisaient ces travaux, notamment à l'aide de cocktails Molotov. Pour se dégager, les forces de l'ordre ont répliqué par des jets de grenade.
C'est à ce moment-là qu'un homme d'une vingtaine d'années a eu la main droite arrachée et a été blessé à l'abdomen en ramassant une grenade lacrymogène et déflagrante GLI-F4, selon des sources proches du dossier.
Son pronostic vital n'est pas engagé, selon une de ces sources. Deux opposants ont été interpellés, précise une autre source.
Les faits se sont déroulés à proximité du lieu-dit de la Chateigne, un des habitats précaires évacués par les gendarmes la semaine dernière.
"La personne blessée a été traînée par les GM (gendarmes mobiles, ndlr) pour l'évacuer de la Chateigne, avant d'être emmenée en ambulance à 12h30 sur le chemin de Suez par la Saulce. Flics, hors de nos vies", pouvait-on lire sur le site internet de la ZAD.
Les travaux de déblaiement, qui mobilisaient une dizaine d'escadrons, portaient mardi matin sur les sites de la Chateigne et la Vosgerie, des habitats en bois démantelés la semaine dernière, en plein cœur de la ZAD, dans la forêt de Rohanne. Les gendarmes ont dû à nouveau dégager le chemin de Suez, jonché de barricades récemment construites, pour accéder aux habitats à déblayer.
entre négociations et affrontements
Dix "squats" ou lieux de vie ont été détruits ou évacués jeudi et vendredi dernier, au cours d'une opération qui a mobilisé 1.700 gendarmes. Contrairement à la première phase d'expulsion, entamée le 9 avril, cette deuxième opération s'est déroulée dans un calme relatif, émaillée d'affrontements sporadiques avec les gendarmes.
Les forces de l'ordre avaient communiqué aux zadistes les "squats" qu'ils comptaient détruire et les gendarmes avaient reçu comme consigne de limiter au maximum les tirs de grenades lacrymogènes.
Quelque 11.000 grenades, dont 10.000 lacrymogènes, avaient été tirées en avril, lors de la première phase d'expulsion, qui avait conduit à la destruction de 29 habitats sur les 97 recensés au total sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Dimanche, une manifestation censée servir de démonstration de force après les expulsions n'avait mobilisé que quelques centaines de personnes, contre plusieurs milliers un mois plus tôt.
Nombreux étaient les participants à estimer être arrivés à la "fin d'un cycle" et à vouloir entrer dans une négociation avec le gouvernement pour mettre en place des projets et "continuer l'expérience" de la ZAD.
La lutte avec les forces de l'ordre, "on a envie que ça s'arrête", expliquait ainsi Camille (prénom générique utilisé par les habitants de la ZAD).
Quinze des 29 projets agricoles déposés fin avril par les occupants de la ZAD, et qui couvrent la majorité de son territoire, ont déjà été jugés éligibles, et l'étude des autres se poursuit.
Des conventions d'occupation précaire (COP) doivent être signées prochainement par les porteurs de ces projets maraîchers, ovins, bovins, d'apiculture, ou de plantes aromatiques.
Des opposants cagoulés et équipés de boucliers et de bâtons continuent cependant à ériger des barricades et à creuser des tranchées sur les chemins et les routes de la ZAD, suscitant l'exaspération de certains zadistes.
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