La violente agression à l'encontre de l'homme, âgé de 32 ans, né au Burkina Faso mais de nationalité française et "connu des services de police en région parisienne", s'est produite vendredi aux alentours de 19H00 sur une esplanade d'un quartier populaire de la ville.
Selon plusieurs témoins, entendus par les enquêteurs de la police judiciaire, l'homme a été très violemment frappé par une douzaine d'adolescents, certains continuant alors qu'il était à terre.
Trois jours après les faits, les enquêteurs ont procédé "tôt" lundi matin à l'arrestation de trois personnes vivant dans le quartier, a annoncé à l'AFP la procureur de la République, Cécile Gensac. Il s'agit de trois mineurs, selon une source proche de l'enquête.
Le profil de l'homme tué a également été précisé : selon la procureur, "la victime n'était pas inconnue des services de police en région parisienne", mais "n'avait pas fait parler d'elle depuis début 2018". Elle était arrivée récemment dans l'agglomération paloise.
Selon le quotidien Sud Ouest, l'homme avait déjà été condamné en région parisienne pour "vol aggravé" et "trafic de stupéfiants" entre 2010 et 2015.
Cécile Gensac a toutefois précisé qu'à ce stade de l'enquête, "aucun lien n'est établi entre son passé et les faits survenus".
"Faits gravissimes"
L'autopsie de la victime doit être pratiquée à l'institut médico-légal de Toulouse.
La magistrate n'a pas établi non plus de lien avec cette agression et le placement en garde à vue dimanche d'un homme soupçonné d'avoir foncé avec sa voiture sur un jeune du quartier.
Après ce déchaînement de violence intervenu alors que des familles étaient présentes, notamment en train de pique-niquer, les habitants du quartier Saragosse, un quartier de grands ensembles à l'est du centre-ville, étaient sous le choc.
Selon des témoins, cités par la presse locale, la victime a été touchée par des coups d'une extrême violence, notamment assenés avec un "bout de bois" et une "chaise". Arrivés sur place rapidement, les pompiers, dont une caserne se situe tout près des lieux de l'agression, n'ont pas pu réanimer l'homme.
Le maire de Pau et président du MoDem, François Bayrou, cité par Sud Ouest, a dénoncé des "faits gravissimes", de "très graves événements, dramatiques et criminels". Il a évoqué des jeunes "souvent d'origine étrangère" et des "comportements délictueux (...) sur fond de trafics (...) ayant trait à la drogue".
"Tout est mis en oeuvre pour identifier et interpeller toutes les personnes impliquées", a par ailleurs déclaré dans un tweet le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. "Le quartier de Saragosse disposera de 10 policiers supplémentaires en septembre : il avait été fléché dès le lancement de la PoliceSécuritéQuotidien", a-t-il ajouté, en référence au nouveau dispositif de police de proximité.
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