Sur l'exercice allant du 1er avril 2017 au 31 mars 2018, la principale compagnie low-cost européenne a dégagé un bénéfice net de 1,450 milliard d'euros, conforme à ses prévisions.
La compagnie irlandaise a transporté 130,3 millions de passagers pendant cet exercice comptable, soit 9% de plus sur un an et son nouveau record, et mis en avant ses progrès en Allemagne, en Italie et en Espagne - Ryanair visant la barre des 200 millions de passagers annuels d'ici à 2024.
Les prix de ses billets d'avion ont diminué en moyenne de 3%, à 39,40 euros par vol, lui faisant dire qu'aucune autre "compagnie aérienne de l'UE ne peut battre Ryanair sur les prix".
Le secteur du transport aérien en Europe a connu des turbulences l'an passé, avec la liquidation de la compagnie britannique Monarch, la faillite de l'allemande Air Berlin et les difficultés de l'italienne Alitalia, permettant à Ryanair de conquérir encore des parts de marché.
Ryanair a mis à profit ces perturbations pour acquérir 24,9% de la compagnie à bas coût autrichienne de Niki Lauda, dont elle veut monter rapidement à 75% du capital si l'autorité européenne de la concurrence l'accepte.
Les revenus auxiliaires de la compagnie (paiement pour un embarquement accéléré, une location de voiture, etc.) ont pour leur part grimpé de 13% et au final son chiffre d'affaires a augmenté de 8%, à 7,151 milliards d'euros.
La compagnie irlandaise s'est félicitée de ce résultat obtenu "lors d'une année marquée par des capacités excédentaires sur le marché européen du transport aérien, ce qui a entraîné une baisse des prix des billets, mais aussi malgré un rebond des cours du pétrole et notre problème de planning de septembre 2017".
Crainte de Brexit dur
Ryanair a en effet connu une crise lorsqu'elle a dû annoncer en septembre une série d'annulations portant au total sur 20.000 vols entre septembre et mars.
Afin d'apaiser les tensions sociales chez ses pilotes, à l'origine de ses problèmes de planning, Ryanair a entamé depuis un processus de reconnaissance des syndicats. Elle a aussi concédé des hausse de salaires afin de conserver et d'attirer en son sein des pilotes. Selon ses prévisions, le nombre de pilotes disponibles sur le marché va rester limité alors que le secteur aérien est en plein essor.
Pour l'exercice comptable allant d'avril 2018 à mars 2019, la compagnie s'est voulue "du côté pessimiste de la prudence", selon les mots de son directeur général Michael O'Leary cité dans le communiqué.
Elle prévoit un repli de son bénéfice net, attendu dans une fourchette de 1,25 à 1,35 milliard d'euros, malgré une nouvelle progression de 7% de son trafic passager, à 139 millions, et un taux de remplissage maintenu au niveau très élevé de 95%.
Les investisseurs accueillaient mal la perspective des bénéfices réduits de Ryanair et l'action du groupe dévissait de 3,07% à 15,00 euros après quelques minutes de cotation à la Bourse de Dublin.
Ryanair va voir ses coûts de personnel augmenter du fait des hausses de salaires de ses pilotes et personnels de cabine. Mais surtout, la compagnie prévoit de subir l'impact de la poursuite de la montée des cours du pétrole, dont le baril de Brent vient de franchir la barre des 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014. Ryanair prévoit que cette évolution devrait alourdir de 400 millions d'euros sa facture annuelle de kérosène.
"Le carburant va représenter un facteur majeur de coût supplémentaire dans les 24 mois à venir", a prévenu M. O'Leary, et ce même si la compagnie a garanti 90% de son approvisionnement en pétrole pour cette année au prix de 58 dollars le baril - soit bien en dessous des prix actuels du marché.
L'exercice en cours sera aussi marqué par le départ formel du Royaume-Uni de l'Union européenne, prévu fin mars 2019. Ryanair s'est dite une fois encore "inquiète de l'impact probable d'un Brexit dur". Même si elle ne parle plus désormais d'un impact sur ses vols, elle prévient que ses actionnaires britanniques pourraient perdre leur droit de vote au sein de Ryanair, afin de respecter d'éventuelles nouvelles exigences réglementaires européennes en conséquence du Brexit.
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