Les 14.638 bureaux de vote ouvriront à 06H00 locales (10H00 GMT) pour y accueillir 20,5 millions d'électeurs inscrits pour cette élection anticipée à un seul tour. Ils doivent fermer à 18H00 (22H00 GMT). Quelque 300.000 militaires et policiers seront déployés.
Le mandat du président est de six ans, le prochain doit commencer en janvier 2019.
Maduro est le grand favori, bien que 75% des Vénézuéliens désapprouvent sa gestion, lassés par les pénuries de nourriture, de médicaments, d'eau, d'électricité et de transports, conjuguées à la hausse de l'insécurité et du coût de la vie. Le tout avec un salaire minimum qui ne permet d'acheter qu'un demi-kilo de viande.
Des centaines de milliers de personnes ont préféré quitter le pays.
Pouvoirs électoral et militaire en main, opposition divisée: la route semble dégagée pour le dirigeant socialiste qui se dit héritier du chavisme, la doctrine politique créée par Hugo Chavez, prédécesseur de Nicolas Maduro de 1999 à 2013.
- Egalité -
En face, ses adversaires sont le chaviste dissident Henri Falcon (56 ans), qui s'est présenté malgré le boycott de la coalition d'opposition, la Plateforme de l'unité démocratique (MUD), et le pasteur évangélique Javier Bertucci, 48 ans.
Tous deux se disputent le vote sanction d'une population abattue, renforçant les chances de victoire de Maduro, ancien chauffeur de bus de 55 ans, corpulent et à la moustache noire fournie.
La plupart des instituts de sondages donnent Maduro et Falcon à égalité, alors qu'une forte abstention devrait être favorable au président sortant.
L'opposition accuse le chef de l'Etat de "clientélisme" et de contrôle social en promettant des primes au vote aux détenteurs du "carnet de la patrie", carte qui permet de bénéficier des programmes sociaux.
"Maduro dehors", c'est le mot d'ordre de la centaine de manifestations prévues dimanche à travers le monde dans les villes où résident des Vénézuéliens, à annoncé la MUD.
- Radicalisation -
Outre l'opposition, les Etats-Unis, l'Union européenne et le groupe de Lima, une alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes qui dénonce la radicalisation du gouvernement de Caracas, rejette ce scrutin qu'elle juge ni démocratique, ni libre, ni transparent.
Tous accusent également Maduro de saper la démocratie. Quatre mois de manifestations quasi quotidiennes de l'opposition qui ont fait 125 morts à la mi-2017, ont été écartés d'un revers de main avec la mise en place d'une assemblée constituante, toute puissante arme politique au service du camp au pouvoir.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont adopté vendredi de nouvelles sanctions contre le numéro deux du pouvoir vénézuélien, Diosdado Cabello pour des faits de corruption. "Trois autres individus actuels ou anciens responsables", qualifiés de "personnages clés du réseau de corruption de Cabello" sont également visés, selon le Trésor.
"Ca me glisse dessus qu'on me traite de +dictateur+(...). Nous ne céderons pas au chantage. Peu importe qu'ils ne reconnaissent pas (les élections): le président du Venezuela est élu par le peuple, pas par Donald Trump", lance Nicolas Maduro au son du reggaeton qui accompagne ses meetings, où il esquisse souvent quelques pas avec sa femme Cilia Flores.
Ou avec Diego Maradona comme cela a été le cas jeudi où, pour son dernier meeting de campagne, Nicolas Maduro a reçu le soutien vibrant de la légende du football argentin, qui s'est présenté comme un "soldat" de Nicolas Maduro.
Touché par l'effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, souffre d'un manque de devises qui l'a plongé dans une crise aiguë.
En cinq ans le PIB a fondu de 45% selon le FMI, qui anticipe une contraction de 15% en 2018 et une inflation de 13.800%.
"La crise est tellement sévère qu'elle pourrait provoquer des tensions au sein de l'alliance civile et militaire au pouvoir ou une rupture sociale plus importante", estime le centre International Crisis Group.
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