"Nous pensions avoir fait un petit film d'art et d'essai, qui aurait un public limité. Mais la Palme a tout fait exploser, elle a changé l'histoire du film, et mon histoire", a témoigné l'acteur de "La fièvre du Samedi soir", lors d'une leçon de cinéma cette semaine à Cannes. Les chiffres sont là pour confirmer, avec près de 2,8 millions d'entrées en France, pour un film devenu culte.
Certes, le record de 1953, avec plus de 6,9 millions de spectateurs en France pour "Le salaire de la peur" de Clouzot, avec Yves Montand et Charles Vanel, aura beaucoup de mal à être battu. Reste que la Palme a clairement un effet dopant: "Cette distinction peut multiplier par dix, voire par cent, le nombre de spectateurs", assurait ainsi Jean-Michel Frodon, l'ancien directeur de la revue spécialisée Les Cahiers du cinéma.
5,7 millions de spectateurs français pour "Le troisième homme" de Carol Reed (1949), 5,4 millions pour "Quand passent les cigognes" de Kalatozov en 1958, 4,6 millions pour "Le monde du silence" de Cousteau: les résultats au box-office des films palmés étaient impressionnants dans les années 50. Mais depuis les 4,5 millions d'entrées d'"Apocalypse Now", de Coppola, en 1979, plus aucun film n'a passé le cap des 3 millions.
Centré sur un cinéma d'auteur pour sa compétition, le Festival de Cannes conserve cependant son influence. "Une semaine avant la Palme, +Entre les Murs+ était vendu à une trentaine de copies", expliquait son producteur, Simon Arnal, après le festival 2008: "Sept jours plus tard, il était passé à 368 copies en France et était acheté dans 55 pays", pour 1,6 million de spectateurs en France finalement.
La Palme peut aussi être un atout sur le CV d'un acteur. En 2013, le couronnement de "La vie d'Adèle" d'Abdellatif Kechiche a ainsi lancé la carrière d'Adèle Exarchopoulos.
"Après Pulp Fiction, je n'avais qu'à choisir les films que je voulais faire. J'ai eu 24 ans de possibilités", a encore témoigné John Travolta à Cannes.
Mais la Palme ne fait pas de n'importe quel film un film populaire. Pour "Oncle Boonmee", du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, primé en 2010. Avec à peine 127.000 spectateurs, le film couronné par le jury de Tim Burton est la Palme la plus confidentielle de l'histoire.
A peine mieux pour "The Square", la Palme 2017, avec 351.000 entrées environ. Même si c'était deux fois plus que le film précédent de Ruben Ostlund.
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