L'extrait vidéo sur Twitter est devenu viral. "Quand on a organisé le calendrier, on a fait une petite magouille: si on (la France) finissait premier et le Brésil premier (de groupe), ils ne pouvaient pas se rencontrer avant la finale", raconte ainsi Platini dans le teaser de l'émission radio Stade Bleu programmée dimanche.
Détendu, chemise claire au col largement ouvert, l'ancien joueur vedette des Bleus ajoute: "Ecoutez, on est à la maison, il faut bien profiter des choses, alors on ne va pas s'emmerder pendant six ans à organiser la Coupe du monde si on ne peut pas faire quelques petites magouilles. Vous pensez que les autres ne le faisaient pas aux autres Coupes du monde?"
Une finale France-Brésil, "c'était le rêve de tout le monde", conclut l'ex-président de l'UEFA, 62 ans, actuellement suspendu de toute activité liée au football pour un paiement de 1,8 M EUR sans contrat écrit reçu de Sepp Blatter, ex-président déchu de la Fifa.
L'impact de ces propos est international. La BBC évoque sur son site une "little trickery", "une petite tricherie".
Pré-tirage
De quoi parle-t-on? Il y a 21 ans, le stratagème a consisté, avant le tirage le 4 décembre 1997 à Marseille - dont le grand ordonnateur était Blatter, alors secrétaire général de la Fifa - à pré-positionner des têtes de série dans certains groupes, tels le Brésil et la France, qualifiés d'office en tant que champion du monde en titre et pays organisateur.
La Seleçao était tête de série du groupe A et les Bleus dans la poule C. En finissant premiers de leur groupe, ils ne pouvaient donc plus se croiser ensuite, si tout se passait bien pour eux.
Ce dispositif avait d'ailleurs fait grincer des dents à l'époque. Le 2 décembre 1997, le sélectionneur national brésilien, Mario Zagallo, dénonçait une cabale des Européens contre sa Seleçao. Pour preuve de cette "conspiration européenne", Zagallo se disait persuadé que le groupe A, celui du Brésil, compterait deux équipes du Vieux Continent. Exact. Le Brésil tomba avec la Norvège, l'Ecosse et le Maroc.
Le quotidien Libération avait titré le 3 décembre 1997: "Petits arrangements avec le sort". Le procédé avait été ensuite reconduit pour la Coupe du monde 2002 au Japon et en Corée du Sud. Depuis le Mondial-2010 inclus, seul le pays hôte connaît son groupe (A) par avance, les autres têtes de série sont réparties par tirage.
Un mot qui tombe mal
On est loin des déclarations fracassantes de Blatter, qui avait lâché dans le journal argentin La Nacion: "Je n'ai jamais touché les boules (qui contiennent les noms d'équipes, ndlr), d'autres l'ont fait, oui. Bien sûr qu'on peut les rendre reconnaissables, en les chauffant ou en les refroidissant (...) J'ai été témoin de tirages au sort, au niveau européen, où cela se faisait. Mais jamais à la Fifa". Et encore? "On met les boules au réfrigérateur avant. En les touchant, on sent celles qui sont froides et celles qui ne le sont pas"...
Mais le mot "magouille" tombe mal, car Platini cherche toujours à faire annuler sa suspension et a indiqué fin janvier avoir saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de Strasbourg.
L'ex-star de la Juventus n'a jamais digéré les sanctions des instances sportives, dénonçant dans le magazine Marianne en mars "les juges de pacotille de la Fifa et du Tribunal arbitral du sport".
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