C'est le troisième attentat déjoué depuis le début de l'année par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) après celui projeté par un homme arrêté dans le Gard en janvier et celui qui visait un grand équipement sportif dans l'Ouest.
Le suspect, né en Egypte en 1998 et résident en France en situation régulière s'apprêtait à commettre "un attentat, soit avec de l'explosif soit à la ricine, ce poison (...) très fort", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui a révélé l'information sur BFMTV.
Le jeune homme a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et placé en détention provisoire le 15 mai, a-t-on appris de source judiciaire. Un deuxième Egyptien arrêté à ses côtés, qui est un de ses proches et non son frère comme l'avait indiqué un peu plus tôt le ministre, a été "mis hors de cause" et "remis en liberté", a précisé cette source.
Cette arrestation est le fruit de la détection sur les réseaux sociaux par la DGSI d'un compte particulièrement actif dans la sphère projihadiste, qui a permis l'identification de ce ressortissant égyptien, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.
Une perquisition administrative est alors menée le 11 mai à son domicile dans le XVIIIe arrondissement de Paris et "révèle la présence d'un sac contenant de la poudre noire extraite d'un bloc de pétards et de plusieurs supports numériques qui contenaient notamment des tutoriels de fabrication d'explosifs et une autre vidéo expliquant comment utiliser un poison puissant", a ajouté cette source.
Un peu plus tard dans la journée, sur la base des éléments retrouvés en perquisition, le suspect, jugé "très déterminé" par les enquêteurs, et un autre homme de nationalité égyptienne sont interpellés sur la voie publique par la DGSI.
"Prêt à mourir en martyr"
Lors de sa garde à vue, le suspect "a spontanément reconnu sa consultation de propagande jihadiste et expliqué qu'un individu sur la messagerie cryptée Telegram, non identifié à ce jour, lui avait demandé de se procurer le bloc de pétards afin de fabriquer une bombe et de passer à l'acte en France", a précisé la source.
Puis, "il a tenté de minimiser la gravité de ses actes", explique une source proche de l'enquête. "Contrairement à ses déclarations, les exploitations ont révélé qu'il avait en réalité accepté de réaliser cette mission et qu'il était également prêt à mourir en martyr en se faisant exploser".
Son arrestation a eu lieu la veille de l'attaque au couteau menée à Paris par Khamzat Azimov, un jihadiste franco-russe qui a tué une personne et en a blessé cinq autres dans le quartier Opéra. Il habitait lui aussi dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.
Dans la soirée de jeudi, un ami de l'assaillant, Abdul Hakim A., Franco-Russe de 20 ans, a été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteintes aux personnes". Deux jeunes femmes, proche d'Abdul Hakim A., ont également été interpellées dans le cadre de l'information judiciaire ouverte notamment pour assassinat et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.
La France a basculé dans l'ère de la violence jihadiste en janvier 2015 lors des attentats qui avaient ciblé l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et un supermarché casher à Paris, et avaient fait 17 morts.
L'attaque parisienne de samedi a porté à 246 le nombre de personnes tuées depuis le début de cette vague d'attentats jihadistes en France.
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