Jeudi 17 mai 2018, une quarantaine de salariés de la Croix-Rouge française se sont réunis à Caen (Calvados), pour manifester leur mécontentement. En cause, le CITS (Crédit d'impôt sur les salaires) mis en place par une loi de finance en 2017. Ce crédit d'impôt remplace désormais le CICE (Crédit d'impôt compétitivité emploi), dont bénéficiaient les entreprises et structures du secteur marchand, laissant de côté les associations et fondations d'utilité publique.
"Le CITS a permis à la Croix-Rouge d'obtenir une enveloppe de 12 millions d'euros", explique Kathy Peron, aide soignante et déléguée syndicale Sud à la Croix-Rouge. "Parmi ces 12 millions d'euros, seuls 10 % de la somme est destinée aux employés, dont les salaires sont déjà très faibles, voire en dessous du SMIC. Le reste va être utilisé pour combler le déficit de l'association."
"Mauvais management"
Par ailleurs, des travaux poussent le siège parisien de la CRF à déménager pour un site transitoire, moyennant un coût supplémentaire de 15 millions d'euros. "On tire encore sur les salariés, se désole Kathy, et nous ne sommes pas responsables du déficit de la Croix-Rouge, qui est probablement dû à un mauvais management."
Selon Kathy Peron, le manque de moyens fournis aux salariés impacte directement sur leur travail, et donc sur la qualité des soins prodigués aux patients. "Absentéisme, arrêts maladie, le personnel est épuisé. La qualité de travail n'est pas la même et les patients le ressentent. La prise en charge est devenue catastrophique" indique Kathy.
En somme, les salariés de la Croix-Rouge demandent une augmentation des salaires et une reconnaissance de leur profession. "Vivre avec 1150€ par mois, en travaillant le week-end, ce n'est plus possible", conclut la syndicaliste.
Contactée par téléphone, la Croix-Rouge française n'a pour l'instant pas donné suite à nos questions.
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