L'opéra Médée a été créé en 2016 dans une nouvelle version à l'Opéra de Dijon, dans le cadre d'une collaboration avec l'Opéra de Rouen Normandie. Jean-Yves Ruf est le metteur en scène et Hervé Niquet le directeur en chef. Il s'agit d'un opéra de Cherubini exceptionnel par sa force dramatique. Il est à découvrir au Théâtre des Arts de Rouen du mardi 22 mai au dimanche 27 mai 2018.
Un mythe éternel
Personnage à la fois dérangeant et fascinant, Médée la magicienne, incarne toutes les contradictions des passions. Séduite par Jason, elle lui apporte son soutien tout au long de sa quête de la toison d'or même si elle doit cependant pour cela trahir les siens ou semer des cadavres sur sa route. Pourtant, lorsque le couple et leurs enfants arrivent au cours de leur exode en Corinthe, Jason, avide de pouvoir délaisse Médée pour épouser la fille du Roi. C'est alors que Médée, acculée au désespoir, déchaîne ses passions et fait appel à des forces obscures pour accomplir sa vengeance.
Le mythe antique par sa puissance dramatique n'a jamais cessé d'inspirer les auteurs. L'opéra de Cherubini se concentre sur cette période intense ou Médée met en œuvre son plan machiavélique mais il interroge avec subtilité la culpabilité de Médée parfois présentée comme une victime de l'amour bafoué.
Médée est incarnée par la soprano Tineke Van Ingelgem : une chanteuse lyrique d'exception déjà venue à Rouen en 2014 pour l'opéra de Quat'sous.
Une version renouvelée
C'est en 1797 que Luigi Cherubini imagine cet opéra-comique en trois actes, composé d'après un livret en français de François-Benoît Hoffman. Les premières représentations sont données au théâtre parisien de Feydeau : dans une version qui alterne déclamations en alexandrin et passages chantés.
Jean-Yves Ruf, metteur en scène qui travaille pour le théâtre comme pour la production lyrique, choisi dans cette version modernisée de transformer le texte alexandrin en une prose plus accessible afin de faciliter la compréhension du lecteur et prend également le parti de fluidifier les transitions entre textes parlés et musique ? Il fait alors appel au compositeur Jean-Damien Ratel, assisté par David Jackson, afin de ménager une atmosphère musicale et un fond sonore pour les textes parlés.
Le décor sombre, qui évoque presque un univers carcéral, et sobre, se réduit à des bassins rectangulaires remplis d'eau : un symbole fort évoquant à la fois la sensualité et le passage. Mais s'agira-t-il d'un passage à l'acte ?
Mardi 22 mai 2018 à 20 heures, vendredi 25 mai 2018 à 20 heures, dimanche 27 mai 2018 à 16 heures au Théâtre des Arts à Rouen. De 10 à 68€. operaderouen.fr
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