"Rien n'a changé sur la Corée du Nord à notre connaissance, on ne nous a rien dit", a-t-il déclaré depuis le Bureau ovale, en dépit des doutes que fait planer Pyongyang sur ce face-à-face historique prévu le 12 juin à Singapour.
"Nos équipes sont en ce moment même en contact avec eux pour l'organisation", a-t-il ajouté en recevant le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
Tout accord se fera "avec Kim Jong Un", a martelé le 45e président des Etats-Unis, évoquant de "très fortes protections" pour ce dernier.
"Il serait dans son pays, il dirigerait son pays, son pays deviendrait très riche", a-t-il encore dit, évoquant la Corée du Sud comme modèle possible en termes de développement industriel pour le Nord.
Après des mois de rapprochement et de détente diplomatique, la Corée du Nord a opéré un spectaculaire retour à sa rhétorique traditionnelle, annulant une rencontre intercoréenne et évoquant la possibilité de remettre en cause le tête-à-tête très attendu, en Asie et ailleurs dans le monde, avec M. Trump.
Jeudi, elle a assuré qu'elle n'engagerait pas de discussions avec Séoul dans l'état actuel des choses, qualifiant les responsables sud-coréens "d'ignorants et d'incompétents".
Pyongyang proteste contre l'exercice annuel Max Thunder, un entraînement militaire en cours entre Séoul et Washington dans la péninsule. Ce dernier implique une centaine d'avions des deux pays, dont des avions de chasse furtifs américains F-22 "Raptor", la bête noire de la Corée du Nord qui voit dans ces appareils la menace de frappes chirurgicales.
"Si la rencontre a lieu, elle aura lieu, et si elle n'a pas lieu, nous passerons à l'étape suivante", a encore dit M. Trump, à propos du sommet envisagé. "Nous verrons", a-t-il ajouté, reprenant sa formule favorite.
Pas de "modèle libyen"
Le président américain a par ailleurs affirmé que le "modèle libyen" de dénucléarisation n'était en aucun cas celui qu'il souhaitait proposer pour la péninsule coréenne.
"Le modèle libyen n'est pas du tout ce que nous avons en tête", a-t-il déclaré, prenant le contre-pied de son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, qui a affirmé il y a quelques jours à la télévision que c'était la référence de l'administration pour les négociations à venir.
Les propos de M. Bolton ont provoqué la colère de Pyongyang qui a dénoncé une "tentative sinistre" d'imposer à la Corée du Nord "le destin de la Libye et de l'Irak".
Après des mois de négociations secrètes avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, la Libye avait annoncé en 2003 qu'elle renonçait à ses programmes visant à obtenir des armes chimiques, biologiques ou nucléaires (ADM). En 2006, Washington annonçait le rétablissement des relations diplomatiques avec Tripoli.
Cinq ans plus tard, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi était tué lors d'un soulèvement soutenu par des bombardements de l'Otan.
"Si vous regardez ce qui s'est passé avec Kadhafi (...), nous sommes allés sur place pour le vaincre", a souligné M. Trump, faisant un raccourci historique entre différentes étapes, éloignées de plusieurs années, dans les relations avec la Libye.
"Cela pourrait probablement avoir lieu si nous ne trouvons pas d'accord, mais si nous trouvons un accord, je pense que Kim Jong Un sera très très heureux", a-t-il poursuivi.
Washington exige "la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible" de la Corée du Nord. Mais, pour l'heure, cette dernière n'a pas rendu publiques les concessions qu'elle propose, hormis des engagements envers la dénucléarisation de la "péninsule coréenne", une formule sujette à interprétation.
Pyongyang a passé des années à constituer son arsenal nucléaire, menant l'année dernière son sixième essai atomique, le plus puissant à ce jour. Ses ambitions militaires lui ont valu de multiples salves de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU.
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La route d'éventuelles négociations avec Pyongyang semée d'embûches
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