Dans l'enclave palestinienne sous blocus, les camps israélien et palestinien semblent être revenus, en ce début de ramadan, à un face-à-face tendu, après des frappes israéliennes avant l'aube contre des positions du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.
Les chefs de la diplomatie arabes se sont réunis en session extraordinaire, à la demande de l'Arabie saoudite, trois jours après des protestations massives durant lesquelles près de 60 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens postés à la barrière séparant Israël de la bande de Gaza, la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014.
Ces protestations ont coïncidé avec l'inauguration lundi à Jérusalem de l'ambassade des Etats-Unis en Israël, cinq mois après la décision du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, une annonce qui a ulcéré les Palestiniens et réjoui les Israéliens.
Dans un communiqué final publié au Caire, les ministres arabes ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de "prendre les mesures nécessaires pour former une commission d'enquête internationale sur les derniers événements de Gaza".
Mais déjà lundi, les Etats-Unis ont bloqué l'adoption d'une déclaration au Conseil de sécurité de l'ONU appelant à une enquête indépendante.
Les ministres arabes ont par ailleurs de nouveau condamné le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.
Réunions islamique et de l'ONU
Lors de la réunion du Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a lui aussi appelé à "une enquête internationale" sur les "crimes" des forces israéliennes.
"Nous assistons à un état d'agression flagrante contre la loi et la légitimité internationales", a-t-il dit.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a fermement condamné "le fait que l'occupation israélienne ait ciblé des civils non armés".
Et le ministre palestinien Riyad al-Maliki a appelé à "assurer la protection internationale du peuple palestinien sans défense contre la brutalité de l'occupation".
Pour l'organisation panarabe, "la responsabilité des responsables israéliens pour leurs crime" doit être sanctionnée et "la réparation pour les victimes" assurée.
Vendredi à Istanbul, des représentants des pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), doivent de réunir sous la houlette du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a pris la tête de la protestation anti-israélienne.
Par le biais de l'OCI, forte de 57 pays membres, M. Erdogan espère adresser "un message très fort au monde". Il a en outre appelé à une manifestation le jour même à Istanbul sous le slogan "Halte à l'oppression", en solidarité avec les Palestiniens.
Vendredi également, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se réunira à Genève spécialement pour examiner "la détérioration de la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés".
Tirs sporadiques
Israël est en butte à une vague de condamnations et d'appels à une enquête sur les "crimes" israéliens dans la bande de Gaza.
Le calme est revenu à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, mais des tirs sporadiques et une riposte israélienne ont rappelé combien la situation demeurait volatile.
Avant l'aube, l'armée israélienne a mené des frappes contre le Hamas en affirmant riposter à des coups de feu tirés en direction de soldats postés le long de la frontière, et à des tirs de mitrailleuse lourde qui ont atteint mercredi la petite ville israélienne de Sdérot, près de la bande de Gaza.
Israël n'a cessé de proclamer que la protestation massive, lancée par les Gazaouis il y a plus de six semaines et qui a culminé dans le bain de sang de lundi, était orchestrée par le Hamas, auquel il a livré trois guerres depuis 2008.
Le Hamas a dit soutenir cette mobilisation, tout en assurant qu'elle émanait de la société civile et qu'elle était pacifique.
Israël assure n'avoir fait que se défendre contre une éventuelle infiltration de Palestiniens susceptibles de s'attaquer aux populations riveraines de l'enclave.
Depuis le 30 mars, des milliers de Gazaouis se rassemblaient le long de la frontière pour revendiquer le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont leurs ancêtres avaient été chassés ou qu'ils avaient dû fuir à la création d'Israël en 1948, et dénoncer le blocus imposé par Israël depuis plus de 10 ans.
Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, a prévenu que "si le blocus continue, nous n'hésiterons pas à recourir à la résistance armée".
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