Le Premier ministre macédonien Zoran Zaev a indiqué jeudi qu'une "solution acceptable" avait été trouvée avec son homologue grec Alexis Tsipras dans ce dossier qui bloque le processus d'adhésion de la Macédoine à l'Union européenne et à l'Otan.
Le Premier ministre grec s'est toutefois montré plus réservé. "Nous ne sommes pas encore en position de parler d'accord", a-t-il assuré.
Candidate depuis 2005, la Macédoine a obtenu fin avril une recommandation de la Commission européenne pour une ouverture inconditionnelle des négociations d'adhésion à l'UE.
Tout comme l'intégration à l'Otan, celle-ci se heurte au différend vieux d'un quart de siècle avec la Grèce, qui dénie à son petit voisin le droit de s'appeler "Macédoine", considérant qu'il s'agit là du nom de sa province septentrionale.
"Nous avons examiné différentes options. L'une d'elles est une solution acceptable pour les deux pays", a déclaré à Sofia, lors d'une conférence de presse, le chef de gouvernement macédonien qui négocie depuis plusieurs mois avec la Grèce un compromis sur cette question.
M. Zaev a noté qu'il était "important de confirmer les succès obtenus" jusqu'à présent lors des pourparlers entre les deux pays.
"Nous allons avoir des consultations dans nos pays (respectifs, ndlr) pour voir si cette solution est possible", a ajouté M. Zaev qui s'est entretenu avec M. Tsipras en marge du sommet EU-pays des Balkans.
Avec l'arrivée au pouvoir à Skopje de Zoran Zaev à la place du nationaliste Nikola Gruevski, il y a un an, Athènes et Skopje ont relancé leurs discussions.
Les pourparlers se heurtent néanmoins à l'opposition de franges nationalistes de l'opinion dans les deux pays. Des manifestations d'opposants à un compromis ont eu lieux dans les deux pays.
La rencontre des deux Premiers ministres à Sofia avait été annoncée samedi par le médiateur de l'ONU, Matthew Nimetz, à l'issue d'une rencontre de six heures entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays qui se disputent depuis 27 ans sur l'appellation de la Macédoine.
Elle constitue un pas important depuis la relance des négociations sur ce dossier il y a quelques mois. Athènes et Skopje ont depuis multiplié leurs efforts pour clore ce dossier.
"Des progrès importants"
Mardi, le gouvernement grec s'est félicité "des progrès importants" effectués dans les négociations en cours avec la Macédoine au sujet de la querelle sur le nom, soulignant toutefois qu'il reste encore "de la distance" d'ici à un accord.
"C'est très possible qu'il y ait un nouveau tour de négociations pour combler la distance qui sépare les deux parties", a souligné le porte-parole du gouvernement Dimitris Tzanakopoulos lors d'un point de presse.
Les deux hommes s'étaient déjà vus en marge du sommet de Davos en janvier, et M. Zaev avait alors annoncé en signe de bonne volonté que la principale autoroute macédonienne et l'aéroport international de Skopje, tous deux nommés "Alexandre-le-Grand" -au grand courroux d'Athènes qui souligne que ce roi de l'Antiquité est seulement grec- seraient débaptisés.
Après avoir bloqué la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom depuis l'indépendance de cette ex-république yougoslave en 1991 -pour ne pas qu'elle s'appelle comme sa province septentrionale- la Grèce serait désormais prête à accepter "un nom composé comprenant le terme de Macédoine", par exemple Haute-Macédoine, "sous condition de la révision de la Constitution du pays voisin" pour en tenir compte, a réitéré M. Tzanakopoulos.
Selon une source proche du gouvernement macédonien ayant requis l'anonymat, "la difficulté principale actuellement" pour un règlement de cette querelle reste "l'appellation de la langue macédonienne".
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