Aucun représentant du gouvernement central n'assistait à cette cérémonie, témoignage de la vive tension entre Barcelone et Madrid.
Membre de l'aile dure du mouvement indépendantiste, M. Torra avait été élu lundi président de Catalogne par le parlement régional, et aussitôt promis de "construire un Etat indépendant".
L'éditeur de 55 ans, nouveau venu en politique, ne s'est engagé ni à respecter la Constitution espagnole, ni le roi Felipe VI, ni le statut de la Catalogne qui règle les attributions de cette région autonome.
Comme l'avait fait son prédécesseur Carles Puigdemont en janvier 2016, il a seulement promis de "remplir loyalement les obligations de président de la Generalitat (gouvernement catalan), en étant fidèle à la volonté du peuple de Catalogne, représenté par le Parlement de Catalogne".
Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait décidé de ne pas envoyer de représentant à cette cérémonie. Il a fait savoir dans un communiqué que l'exécutif régional avait "tenté d'imposer le niveau de la délégation gouvernementale, ce qui n'a pas été accepté".
"Le gouvernement considère en outre que le type de cérémonie organisée par la Generalitat porte atteinte à la propre dignité de l'institution", ajoute le texte.
La région du nord-est de l'Espagne aux 7,5 millions d'habitants était sans président depuis près de sept mois.
Elle a été placée sous la tutelle directe de Madrid après la vaine proclamation d'une "République catalane" à Barcelone le 27 octobre.
M. Torra considère que "le président légitime" reste Carles Puigdemont. L'ancien président régional se trouve actuellement en Allemagne où il attend de savoir s'il va être remis à l'Espagne, qui veut le juger pour "rébellion", délit passible d'un maximum de 30 ans de prison.
La cérémonie s'est déroulée en quelques minutes dans une salle secondaire du palais abritant le gouvernement régional. M. Torra n'a pas reçu le médaillon symbolique orné du drapeau catalan traditionnellement remis à ses prédécesseurs.
L'éditeur a été très critiqué, dans la région et en dehors, pour des écrits insultants envers les Espagnols, que l'organisation SOS Racisme en Catalogne a dénoncé comme "un discours dangereux, irresponsable et inacceptable".
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