Après un dîner consacré la veille au front uni que l'UE veut opposer aux "caprices" de Donald Trump, les chefs d'État et de gouvernement européens doivent se réunir avec leurs homologues d'Albanie, de Bosnie-Herzégovine, de Serbie, du Monténégro, de Macédoine et du Kosovo.
A l'issue de ce dîner, les 28 se sont accordés sur une "approche unie" pour sauvegarder l'accord nucléaire iranien tant que l'Iran le respecte, après la décision du président américain Donald Trump d'en retirer les États-Unis, a indiqué une source européenne.
Jeudi, les dirigeants européens ne seront que 27, en l'absence remarquée du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, dont le pays ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo.
"Nous allons rencontrer nos partenaires des Balkans occidentaux collectivement pour la première fois depuis 15 ans", a souligné mercredi le président du Conseil européen, Donald Tusk.
"Ce sera une opportunité pour les deux parties de rappeler que la perspective européenne reste le choix géostratégique des Balkans occidentaux", a estimé M. Tusk.
Sans "perspective européenne" pour le Balkans, "nous allons revivre tous les malheurs que nous avons connus pendant les années 90", ensanglantées par des guerres dans la région, a prévenu la semaine passée le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, également présent à Sofia.
"Connectivité" pas "adhésion"
Dans le projet de déclaration finale du sommet, vu par l'AFP, les Européens déclinent le thème de la "connectivité" par des investissements dans les infrastructures de transport des Balkans, des échanges éducatifs et culturels, et des liens renforcés face à des "défis communs" comme la sécurité et les migrations.
Mais ils évitent d'employer les mots "adhésion" ou "élargissement" dans leur texte.
"Ce n'est pas un sujet pour Sofia", a insisté un haut responsable européen, rappelant que les 28 auront d'autres rendez-vous en juin pour en discuter. Et décider notamment s'ils acceptent d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Albanie et l'ancienne république yougoslave de Macédoine, comme le propose la Commission européenne.
Pour l'heure, des pourparlers d'adhésion n'ont démarré qu'avec la Serbie (en 2014) et le Monténégro (en 2012), que M. Juncker verrait bien devenir membres de l'Union "d'ici 2025".
Mais plusieurs pays européens, qui vont se retrouver à 27 après le départ du Royaume-Uni en 2019, demandent de ne pas aller trop vite.
Il faut avoir "des relations avec les Balkans qui ne soient pas uniquement focalisées sur la question d'un lointain élargissement", a plaidé une source diplomatique, jugeant qu'il "ne serait pas raisonnable" d'envisager des adhésions à une Union "qui n'a pas encore trouvé son modèle de fonctionnement à 28".
Les Européens s'inquiètent aussi des tensions qui demeurent dans la région, comme celles entre la Serbie et son ancienne province du Kosovo.
Cinq États membres (l'Espagne, la Grèce, Chypre, la Slovaquie et la Roumanie) ne reconnaissent d'ailleurs pas la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo de 2008. Et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy sera même absent jeudi pour marquer son hostilité.
Le problème macédonien
Le différend vieux de 27 ans qui oppose la Grèce et les autorités macédoniennes est lui aussi un problème pour l'UE. Athènes refuse que l'ex-république yougoslave de Macédoine utilise le même nom que sa province du nord, craignant une menace irrédentiste.
Les Premiers ministres grec et macédonien, Alexis Tsipras et Zoran Zaev, ont prévu de se rencontrer en marge du sommet pour évoquer le problème. "Nous espérons qu'ils pourront faire état de progrès", a commenté une source européenne, sans s'attendre à une issue jeudi.
La résolution de ce différend et des autres dans la région "peuvent avoir un impact positif" pour apaiser les appréhensions des pays de l'UE face à de nouvelles adhésions, a observé cette même source.
Certains pays craignent que l'impatience des Balkans ne servent les intérêts de la Russie, ou même de la Chine et de la Turquie, qui cherchent à étendre leur implantation dans la région.
La Russie a accru sa présence médiatique dans la région des Balkans ces dernières années, mais son influence ne s'est pas encore concrétisée massivement sur le plan politique ou économique.
73% du volume global des relations commerciales des pays de la région se fait ainsi avec l'Union européenne, contre moins de 5% avec la Russie (chiffres de 2006) et 73% des investissements étrangers directs dans les Balkans viennent aussi de l'UE.
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