Le président du l'instance représentative de l'islam auprès des pouvoirs publics, Ahmet Ogras, a fait cette annonce à la grande mosquée de Paris, en présence des représentants des principales fédérations qui structurent la deuxième religion de France.
Ahmet Ogras a demandé au mufti de la grande mosquée de Paris, présent lors de cette courte "nuit du doute", d'élever une prière "pour toutes les victimes du terrorisme mais surtout une prière pour les martyrs d'hier", lundi, dans la bande de Gaza. Près de 60 Palestiniens y ont été tués et 2.400 blessés par des tirs de soldats israéliens.
Il a aussi appelé les imams des quelque 2.500 mosquées et salles de prière en France à réciter la "prière de l'absent" vendredi, en mémoire de l'ensemble de ces victimes.
Le ramadan suscite un ensemble de pratiques socio-religieuses très populaires, avec selon des études 70% à 80% d'observants parmi les cinq millions de fidèles estimés en France.
Ces dernières années, les grandes fédérations ont recherché l'unité entre elles et avec les principaux pays musulmans, de la péninsule arabique au Maghreb, sur la question des dates du ramadan qui a parfois viré au casse-tête.
Elles veulent ainsi éviter la division parmi les fidèles du Prophète, qui aurait prescrit dans un hadith (commentaire oral): "Ne jeûnez que lorsque vous verrez le croissant lunaire et ne rompez le jeûne que lorsque vous le verrez aussi".
Comme le croissant n'était pas visible mardi, le ramadan débutera jeudi, a décidé le CFCM, qui a fait sienne l'observation lunaire privilégiée par une majorité de fidèles.
Mais les partisans du calcul astronomique à l'avance tablaient depuis longtemps sur un début de ramadan le 16 mai: certains fidèles commenceront donc à jeûner dès mercredi, notamment parmi les musulmans d'origine turque ou gravitant dans la sphère d'influence de la confrérie des Frères musulmans.
Durant le ramadan, un des piliers de l'islam, les croyants sont invités à s'abstenir de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles, de l'aube - dès que l'on peut "distinguer un fil blanc d'un fil noir" dit le Coran - jusqu'au coucher du soleil.
Le jeûne est prescrit aux musulmans pubères, mais des dispenses sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées (jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux...).
Dans une quête d'ascèse et de purification, le fidèle peut méditer le Coran, participer à des veillées de prière - avec le renfort cette année de quelque 300 "récitateurs" venus de l'étranger - et se montrer généreux avec les plus démunis.
La dimension sociale, conviviale voire festive est très importante après l'"iftar", repas quotidien de rupture du jeûne.
Le ramadan s'achève par l'Aïd el-Fitr, la "fête de la rupture du jeûne", vers le 15 juin cette année.
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