L'homme, âgé de 21 ans, a réussi à s'échapper au moment de son arrivée à l'hôpital où il devait être pris en charge. Il s'est enfui à bord d'un véhicule qui l'attendait à proximité.
Les faits se sont déroulés "entre 09h00 et 10H00" devant le CHU de Brest et "ça s'est passé extrêmement vite, dès l'arrivée sur place", a précisé à l'AFP l'administration pénitentiaire.
Selon le Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière, l'homme s'est mis à courir dès sa sortie du véhicule pénitentiaire. Un agent est parvenu "à le plaquer une première fois au sol mais le détenu s'est relevé et a rejoint un véhicule de type Peugeot 306 où au moins deux hommes l'attendaient".
Des téléphones portables ont été retrouvés dans sa cellule, a indiqué une source proche de l'enquête. Par ailleurs, selon la même source, il était signalé en raison de sa conversion à l'islam, la pratique rigoriste de sa foi et un changement physique. Cependant, il ne tenait pas de discours rigoriste, ni avant ni pendant sa détention.
Cet homme "fait l'objet d'une fiche S parce qu'il a une tendance à la radicalisation et qu'il est suivi pour ça", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest Jean-Philippe Récappé. Il n'a cependant jamais été condamné pour des faits de terrorisme ou d'apologie du terrorisme, a-t-il ajouté.
"potentiellement radicalisé"
Originaire de Landerneau, à quelque 25 kilomètres de Brest, l'homme était un détenu "de droit commun", a précisé M. Récappé, indiquant qu'il avait 23 mentions à son casier judiciaire pour des faits de vol, dégradation et outrage notamment.
Il a en outre déjà été condamné en octobre 2014 à une peine de deux mois d'emprisonnement, pour évasion, alors qu'il se trouvait sous le régime d'un placement à l'extérieur, un dispositif de détention aménagé.
Le Breton était en détention provisoire depuis le 13 novembre dernier pour "vol par escalade dans un entrepôt", selon le parquet de Brest. Sa détention devait se prolonger jusqu'en juillet.
C'est "un détenu de droit commun suivi au titre de la radicalisation" et il est donc "potentiellement radicalisé", a indiqué la direction de l'administration pénitentiaire (DAP) à l'AFP.
"C'est un détenu dangereux", a jugé auprès de l'AFP le secrétaire général du Grand ouest de la CGT pénitentiaire Samuel Gauthier, disant regretter que les agents chargés de son transfert n'aient pas été armés.
"Les détenus savent que dès lors qu'ils partent en extraction médicale le niveau de sécurité n'est pas le même", a-t-il assuré, expliquant que depuis le transfert de mission de la charge des extractions de détenus des forces de l'ordre vers l'administration pénitentiaire "les agents n'étaient plus armés" lors de tels transferts.
"Est-ce que tous les moyens ont été mis en œuvre pour empêcher cette évasion par rapport à tout ce qui se passe dans notre pays notamment depuis les attentats du Bataclan? Je ne pense pas", a-t-il assuré, déplorant également la "détention de téléphones portables" dans les prisons, un "fléau" selon lui.
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