Cet auteur d'une quinzaine d'essais et de romans, connu pour son costume crème, ses noeuds papillon et son look de dandy au chic démodé, est mort dans un hôpital de Manhattan où il avait été transporté pour une infection, a confirmé mardi une porte-parole de son agente, Lynn Nesbit. Le Wall Street Journal a évoqué une pneumonie.
"Nous sommes incroyablement attristés d'apprendre la mort de Tom Wolfe", a confirmé sa maison d'édition, Picador. "Il était l'un des grands et ses mots vivront à jamais".
"Il était plus qu'une icône américaine, il avait une immense réputation littéraire à l'international. Et en même temps, il était l'une des personnes les plus modestes et les plus gentilles que j'ai connues. Je n'ai jamais eu un échange tendu avec lui pendant toutes les années où nous avons travaillé ensemble", a souligné Mme Nesbit, citée par le Wall Street Journal.
Le défunt commentateur conservateur américain William Buckley Jr. disait de lui qu'il était "probablement le plus doué des écrivains américains: je veux dire par là qu'il peut faire plus avec des mots que n'importe qui d'autre".
Diplômé de l'université de Yale, Tom Wolfe débute dans le journalisme au Springfield Union, un journal du Massachusetts en 1956. Il rejoint ensuite le Washington Post, où il sera correspondant à La Havane et dans la capitale américaine.
Avant de démissionner en 1962 et de déménager à New York, où il se lance dans les grands reportages qui feront sa réputation; jetant un regard précis et acerbe sur une Amérique en pleine ébullition, dans la lignée de Truman Capote, Hunter Thompson ou Joan Didion.
"Rêve sauvagement irréaliste"
"L'Etoffe des héros" (1979), un essai sur les pionniers de la conquête spatiale, est l'une de ses oeuvres les plus célèbres, notamment grâce à son adaptation au cinéma par Philip Kaufman, qui remportera quatre Oscars en 1984.
Mais c'est avec "Le Bûcher des vanités" (1987), qu'il trouve la consécration internationale: une description au scalpel de la ville de New York, ses tensions raciales, son fossé entre riches de Wall Street et pauvres du Bronx, le tout avec un humour à faire grincer des dents. Le roman, également porté à l'écran, se maintiendra un an sur la liste des best-sellers du New York Times.
A peine sa mort annoncée, les hommages commençaient à affluer sur les réseaux sociaux, venant souvent de journalistes et d'auteurs qu'il a inspirés.
L'astronaute à la retraite Scott Kelly, qui commanda la Station spatiale internationale, a souligné qu'il avait "changé (sa) vie".
"Je suis reconnaissant d'avoir pu le remercier pour le rêve sauvagement irréaliste qu'il m'a donné quand j'avais 18 ans. C'était lui qui avait +l'Etoffe des héros+", a-t-il déclaré sur Twitter.
"Repose en paix, incomparable Tom Wolfe", a écrit sur Twitter la journaliste et auteure Tina Brown. "Comme vont me manquer ton écriture tourbillonnante sur des notes manuscrites, ou le panache de ton costume blanc quand tu entres dans une pièce (...) Tu étais le meilleur parmi les meilleurs".
Le bureau de son agent n'a fourni dans l'immédiat aucun détail sur ses funérailles. Wolfe, qui menait une vie discrète loin des scandales qui ont souvent nourri son écriture, était marié depuis près de 40 ans à la directrice artistique du Harper's magazine, avec laquelle il a eu deux enfants.
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