Le décès d'Aline Orange est survenu le 15 avril 2015, alors qu'elle était âgée de 27 ans. À l'issue d'une soirée arrosée et après une dispute avec son ami, la victime absorbe des médicaments en quantité. La jeune fille, suivie depuis 2014 à l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre (Seine-Maritime) pour des crises d'angoisse, appelle le service Boréal où elle a l'habitude de se rendre. Il est 5h11. L'appel est réceptionné par un infirmier de garde. La conversation va durer 2 minutes 59 secondes. Ce sera le dernier appel d'Aline avant son décès. Elle sera retrouvée morte chez elle à Harfleur, vers 8 heures.
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L'autopsie et l'enquête de police concluront à une mort causée par la surdose de médicaments et l'alcool. La justice évoque une tentative de suicide. Les parents d'Aline ont porté plainte auprès du procureur du Havre pour non-assistance à danger. Ils sont persuadés que leur fille a demandé de l'aide en appelant l'hôpital Pierre Janet. Sans nouvelle de la procédure, ils se sentent abandonnés et on prit contact avec la rédaction de Tendance Ouest lundi 14 mai 2018.
L'hôpital du Havre reconnaît l'appel
Le Groupe hospitalier du Havre (GHH) ne conteste par le coup de téléphone mais assure qu'il n'y a pas eu d'appel à l'aide. Le GHH assure que la jeune fille était calme et cohérente. C'est ce qu'il ressort du compte rendu de l'infirmier de nuit. Aline aurait appelé pour demander conseil. Il lui aurait été proposé de se rendre à l'hôpital mais la jeune fille, seule et alcoolisée, ne pouvait pas se déplacer. L'infirmier lui aurait alors indiqué d'appeler le SAMU, si son état se dégradait. Une version contestée par les parents qui s'appuient sur une conversation avec un cadre de Pierre Janet. La difficulté dans ce dossier : il n'y a pas d'enregistrement de la conversation, Aline ayant appelé un service de l'hôpital et pas le SAMU ou les pompiers.
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Le GHH est d'autant plus surpris que les parents n'ont pas adressé de courriers à l'hôpital pour évoquer une quelconque plainte.
Aline Orange - Sophie Orange
Côté justice
Des plaintes pour non-assistance à personnes en danger ont été déposées auprès du procureur du Havre, notamment en octobre 2016. François Gosselin, le procureur, indique qu'une enquête est toujours ouverte au commissariat du Havre. Pour lui, les délais d'entente sont normaux, le tribunal du Havre devant faire face à de nombreuses plaintes. Le dossier médical d'Aline est pour l'heure sous scellé au tribunal de Rouen. Il avait été saisi dans une autre affaire. La jeune fille avait été victime d'un viol en 2013. L'affaire vient tout juste d'être jugée devant les Assises (le 29 janvier 2018) et l'agresseur condamné.
Le procureur du Havre va demander la levée des scellés et certainement mandater un expert pour s'intéresser aux circonstances exactes du décès d'Aline. François Gosselin veut voir si les bonnes décisions ont été prises dans ce dossier. Des procédures qui devraient encore prendre plusieurs mois.
• BONUS - le reportage Tendance Ouest :
Le décès d'Aline Orange
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