La croissance du PIB pour 2017 est évaluée désormais à +2,2% en données brutes et à +2,3% en données corrigées des jours ouvrés, selon l'institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui publie chaque année au printemps les estimations des comptes annuels.
"Il faut revenir à 2007, soit avant la crise, pour retrouver une croissance supérieure, à 2,4%", rappelle Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. En 2011, le rebond d'après-crise avait atteint 2,1% et 2% en 2010.
Dans une première estimation publiée fin janvier, l'Insee avait estimé à 1,9% le rythme de croissance enregistré par la deuxième économie de la zone euro en 2017, avant de revoir ce chiffre à la hausse en février, à 2% en données corrigées des jours ouvrés.
L'investissement moteur
"On a un message plus favorable globalement sur le commerce extérieur et sur l'investissement", résume Ronan Mathieu, responsable du département des comptes nationaux à l'Insee.
Cette nouvelle révision, qui "confirme l'intensité de la reprise sur 2017", résulte de "la dynamique de l'investissement des entreprises et des ménages", souligne aussi M. Plane.
L'année 2017 a donc marqué un renversement de tendance: "le point faible c'est presque la consommation des ménages" alors que celle-ci avait soutenu la croissance en 2015-2016.
Et le commerce extérieur, qui avait entamé une partie de la reprise en 2015-2016, contribue cette fois positivement, "ce que n'était pas arrivé depuis 2012", observe l'économiste.
Ce nouveau diagnostic a pour corollaire une révision en légère baisse du ratio de dette publique (-0,2 point à 96,8%) et "des dépenses, recettes et prélèvements obligatoires" (-0,1 point), souligne l'Insee dans sa "prévision des comptes nationaux" sur 2015-2017.
Le déficit public reste toutefois inchangé à 2,6% du PIB.
Répercussions sur 2018
La croissance économique prévue pour l'ensemble de l'année devrait bénéficier de l'élan de 2017 qui "joue positivement pour 2018", malgré le trou d'air de début d'année, note M. Plane.
La croissance économique a fortement ralenti au premier trimestre en France, retombant à 0,3% contre 0,7% au trimestre précédent, en raison notamment d'une consommation des ménages peu dynamique, selon une première estimation de l'Insee publiée fin avril.
Lundi, la Banque de France a estimé que le PIB devrait progresser de 0,3% au deuxième trimestre, soit le même taux de croissance qu'au premier trimestre.
Donnée importante pour la croissance française, traditionnellement portée par les achats des ménages, les dépenses de consommation des ménages français en biens sont restées quasiment stables en mars (+0,1%). La production industrielle a reculé de 0,4% en mars après s'être redressée de 1,1% le mois précédent.
Pas de quoi s'inquiéter à ce stade, a assuré mardi un représentant de l'Elysée pour qui ce coup de mou "ressemble à un contrecoup d'une fin d'année particulièrement dynamique".
"Les indicateurs avancés sont assez robustes par rapport à ce qu'on a connu", a-t-il observé devant l'AJEF, association des journalistes économiques et financiers.
"Est-ce que cela veut dire qu'on aura éternellement un tel niveau de croissance? Pas spécialement" mais "cela signifie que c'est le bon moment pour continuer à faire les réformes", a-t-il dit.
Le gouvernement, dans son programme de stabilité budgétaire publié mi-avril, a dit parier sur une croissance de 2% cette année. Ce chiffre est légèrement supérieur à la prévision de la Banque de France (1,9%) mais inférieur à celle de l'OCDE (2,2%) ou du FMI (2,1%).
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