Interrogé sur l'éventualité d'une privatisation de la SNCF, après de nouvelles inquiétudes des syndicats quant à une cession d'une partie de l'entreprise, le Premier ministre est catégorique: "Ma réponse est non. La loi sera sans ambiguïté".
Lundi, le député LREM rapporteur du projet de loi sur la réforme ferroviaire, Jean-Baptiste Djebbari, avait indiqué que l'"incessibilité" de la SNCF, réclamée par plusieurs syndicats, serait inscrite dans la loi, pour "ne laisser aucune place au fantasme de la privatisation".
"J'ai exprimé aux organisations syndicales ma fermeté sur certains sujets: l'ouverture à la concurrence, la transformation de l'entreprise et la fin du recrutement au statut. Nous ne reviendrons pas dessus", affirme également Édouard Philippe. "Après, nous pouvons discuter pour améliorer le texte avant son examen au Sénat".
Sur la question de la reprise de la dette par l'État, "nous pouvons aussi discuter -pas négocier-", indique-t-il. "Cette reprise se fera-t-elle en une seule fois en 2020 ? En deux fois en 2020 puis en 2021 ? A quelles conditions ? A quel niveau ? Tout ce que je peux dire, c'est que cette reprise de dette ne sera ni minimale ni totale, mais substantielle. J'indiquerai tous ces éléments avant le début de la discussion au Sénat".
Le projet de loi sur la réforme ferroviaire arrivera le 23 mai en commission au Sénat, puis le 29 dans l'hémicycle.
Le Premier ministre souligne également l'"impact très dur" de la grève, qui "a été conçue pour ça". "On peut d'ailleurs s'interroger pour savoir si dans le secteur public le bon usage de la grève est d'avoir l'impact le plus pénalisant sur les usagers. C'est une conception très particulière de ce que doit être un mouvement social", dit-il.
"Le rôle des syndicats est éminent et il n'a jamais été contesté. Mais dans la définition de ce qu'est l'intérêt général, le Parlement sera à mes yeux toujours plus légitime qu'une organisation syndicale", déclare encore Edouard Philippe, qui "assume des désaccords" avec les syndicats de la SNCF.
"Mais il est faux de dire que nous n'entendons pas ce qui est dit. Après, il y a un débat parlementaire et si la loi est votée, ça devient la loi et elle s'impose à tous", ajoute-t-il.
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