Lundi matin, l'université de Rennes 2, bloquée depuis début avril, a été évacuée par les forces de l'ordre "dans le calme et sans incident", selon son président, Olivier David.
La décision de faire évacuer Rennes 2, qui compte 25.000 étudiants, "s'est imposée suite à l'impossibilité de négocier avec l'assemblée générale étudiante et les organisations représentatives des étudiants", justifie le président.
"La reprise rapide de l'activité doit nous permettre de redonner accès aux personnels à leur lieu de travail, aux étudiant.e.s à leur lieu d'études, et de préparer en priorité l'organisation des examens, prévus du 17 au 28 mai prochains", ajoute-t-il.
Au plus fort moment de la mobilisation, quatre universités (sur 73) ont été bloquées et une dizaine de sites perturbés. Les forces de l'ordre sont déjà intervenues pour lever les blocages à Paris-1 (sur le site de Tolbiac), Grenoble, Montpellier, Toulouse, Nantes ou encore Rennes.
Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, seule restait bloquée lundi matin l'université de Nanterre, tandis que celle de Paris-8 l'était "partiellement. Il y a aussi des blocages dans certaines licences (UFR): Limoges, Marseille, Sorbonne-université (Malesherbes, Clignancourt). C'est "deux fois moins qu'il y a quinze jours", a commenté le ministère.
La contestation qui vise la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), accusée par ses opposants d'instaurer un système de "sélection", a divisé les syndicats étudiants. L'Unef (gauche) y est opposée, mais la Fage, première organisation étudiante, la soutient. L'UNI (droite) a fustigé "le laxisme du gouvernement" face aux blocages.
"sous contrôle policier"
Le mouvement se poursuit désormais sous une autre forme, les étudiants mobilisés tentant d'empêcher la tenue des examens, souvent délocalisés à l'extérieur ds universités.
Ainsi lundi, les examens n'ont pas pu se tenir à Lyon, Marseille et à Paris-8.
A Lyon 2, les examens, qui concernaient quelque 800 étudiants, n'ont pu avoir lieu en raison d'un blocage des bâtiments, selon la présidence de l'établissement.
Vers 06H30, des étudiants qui avaient voté vendredi en assemblée générale la poursuite du blocage, ont formé une chaîne humaine, empêchant l'accès aux deux sites de l'université. Les forces de l'ordre sont intervenues pour empêcher les manifestants de pénétrer dans les bâtiments et ont interpellé une personne.
A Marseille, les examens prévus pour environ 700 étudiants ont aussi été annulés par la direction, après le blocage d'un site universitaire sur la Canebière par des opposants à la réforme. Vers 09H00, des policiers ont repoussé les 60 à 80 jeunes qui bloquaient l'entrée de la faculté de droit et d'économie, où avaient été délocalisées des épreuves de sciences, a constaté l'AFP.
A Nantes une cinquantaine d'étudiants ont tenté d'empêcher lundi matin la tenue des examens à La Trocardière, avant d'être évacués par la police peu avant 08h00. Les examens se sont déroulés avec des policiers à l'extérieur des bâtiments et des agents de sécurité à l'intérieur, selon une source policière.
En région parisienne, plusieurs dizaines d'étudiants de Paris 8-Saint-Denis, très perturbée depuis plus d'un mois, sont venus manifester au cri de "pas de partiels sous contrôle policier" devant un centre d'examen de Saint-Ouen où étaient délocalisés des partiels de psychologie.
Dix minutes avant le début de l'épreuve, des enseignants ont annoncé que le partiel était finalement annulé et remplacé par des "devoirs maison", à la grande déception de certains candidats.
"J'aime leur cause mais je trouve qu'ils abusent. On se déplace avec les grèves, on révise, tout ça pour rien. Certains vont redoubler. Ils nous handicapent alors qu'on ne demande rien", déplore Jade, étudiante en première année de licence.
En fin de semaine dernière, les partiels des étudiants de l'université de Nanterre, qui avaient été délocalisés au centre d'examens d'Arcueil (Val-de-Marne), avaient également été annulés sous la pression des bloqueurs.
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