"J'ai pris la décision de démissionner avec effet immédiat de mon poste de président de l'UMNO et de Barisan Nasional", a déclaré lors d'une conférence de presse M. Najib qui avait été Premier ministre depuis 2009.
Il était entouré de caciques de l'UMNO (Organisation nationale des Malais unis), parti majoritaire de la coalition Barisan Nasional (Front national, BN).
"Si le parti a échoué aux législatives, le chef a l'obligation morale de partir", a ajouté M. Najib, après la victoire électorale historique mercredi d'une alliance d'opposition dirigée par son ancien mentor Mahathir Mohamad.
Plus tôt samedi, M. Najib ainsi que son épouse Rosmah Mansor s'étaient vu interdire de quitter le pays.
"Le ministère de l'Immigration vient de blacklister Najib et Rosmah afin de les empêcher de quitter le pays", a déclaré à l'AFP Mustafar Ali, directeur général de ce ministère.
L'ex-Premier ministre a affirmé dans un tweet "respecter cette décision" et assuré qu'il "restera dans le pays avec (s)a famille".
Agé de 92 ans, M. Mahathir, excédé par le scandale impliquant M. Najib sur lequel il s'est engagé à enquêter, est revenu au pouvoir quinze ans après l'avoir quitté.
Premier ministre autoritaire durant 22 ans (1981-2003) devenu le dirigeant élu le plus âgé au monde, M. Mahathir a promis de céder la place à son ex-ennemi juré, l'ancien dirigeant de l'opposition Anwar Ibrahim actuellement emprisonné dont il a annoncé vendredi la prochaine grâce par le roi.
Fils d'un des pères fondateurs de la Malaisie, M. Najib, 64 ans, est empêtré depuis 2015 dans un scandale de détournement de fonds au détriment de 1Malaysia Development Berhad (1MDB), un fonds souverain créé par lui.
Une 'petite pause'
Depuis sa défaite électorale, des spéculations allaient bon train selon lesquelles M. Najib pourrait fuir le pays.
Avant l'annonce du ministère de l'Immigration, des rumeurs avaient enflé sur les réseaux sociaux selon lesquelles il était sur le point d'embarquer sur un vol pour l'Indonésie en compagnie de son épouse Mme Rosmah.
Réputée pour son amour des voyages de luxe et sa collection de sacs à main de grandes maisons, Mme Rosmah est devenue très impopulaire alors que les Malaisiens se plaignent de la hausse des prix, surtout depuis la mise en place d'une TVA par son mari en 2015.
De son côté, M. Najib assurait sur Twitter qu'il n'envisageait qu'une "petite pause" et serait de retour la semaine prochaine.
Une foule en colère s'était alors rendue vers un aéroport proche de Kuala Lumpur, d'où le couple était censé décoller, afin de l'empêcher de partir.
La foule contrôlait les véhicules accédant à l'aéroport, autour duquel s'était déployée la police anti-émeutes et a ainsi bloqué un véhicule blanc aux vitres teintées pour vérifier qui était à l'intérieur. "Je hais Rosmah", criait un homme.
"Nous avons le droit de savoir qui est à l'intérieur du véhicule", a déclaré Raja Singham, un homme d'affaires âgé de 49 ans qui se trouvait dans la foule. "En tant que citoyen, je me battrai pour cela. Nous avons souffert depuis tant d'années. Je ne veux pas qu'ils s'enfuient du pays".
Les autorités américaines estiment à 4,5 milliards de dollars les détournements au détriment de 1MDB. Les fonds ont été investis aux Etats-Unis dans l'immobilier ou les oeuvres d'art.
Environ 700 millions de dollars auraient atterri sur les comptes personnels de M. Najib. Ce dernier et 1MDB démentent toute malversation et le procureur général a affirmé que ces fonds provenaient d'une donation de la famille royale saoudienne.
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