M. Zarif se rendra successivement à Pékin, Moscou et Bruxelles, siège de l'Union européenne, pour des discussions sur cet accord de 2015 que continuent de défendre les autres signataires -France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie, Chine- a déclaré vendredi à l'AFP son porte-parole.
Dans le centre de Téhéran, après la prière hebdomadaire musulmane, des milliers d'Iraniens ont manifesté contre les Etats-Unis, en brûlant des drapeaux américains et en lançant également des slogans anti-israéliens.
L'Iran, selon des analystes, semble déterminé à ne pas se laisser entraîner dans un conflit ouvert avec Israël, son ennemi juré qui s'était félicité du retrait des Etats-Unis de l'accord jugé insuffisant pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire, et du rétablissement des sanctions américaines.
Jeudi, dans une poussée de fièvre inédite, Israël a mené des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles "iraniennes" en Syrie, en disant riposter à des tirs de roquettes "iraniennes" en provenance du territoire syrien contre la partie du plateau du Golan occupée par l'Etat hébreu.
Dans la Syrie en guerre, voisine d'Israël, l'Iran soutient militairement le régime de Bachar al-Assad dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes. Et Israël proclame qu'il ne permettra pas à Téhéran de se servir de la Syrie comme tête de pont contre lui.
Dans une première réaction, l'Iran a démenti la version israélienne sur les frappes. "Les attaques répétées du régime sioniste contre le sol syrien ont été menées sous des prétextes inventés qui sont sans fondement", a dit le ministère des Affaires étrangères en "condamnant fermement les attaques du régime sioniste".
Dès jeudi, le président iranien Hassan Rohani a joué l'apaisement même s'il n'avait pas mentionné l'escalade en Syrie. Il a souligné que son pays ne voulait pas de "nouvelles tensions" dans la région.
Calme à la frontière
Vendredi, le calme régnait à la frontière israélo-syrienne alors que les dirigeants du monde cherchaient à éviter une aggravation de la crise après l'escalade militaire et la décision du président américain Donald Trump d'abandonner l'accord nucléaire.
Les forces israéliennes étaient néanmoins en état d'alerte maximum dans le nord du pays.
De l'autre côté de la frontière, les forces syriennes, iraniennes et du Hezbollah libanais, une autre bête noire d'Israël, étaient également en alerte maximale, selon l'Observateur syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Lors d'une visite dans la partie du Golan occupée, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a déclaré: "je saisis cette occasion pour adresser ce message à Assad: mettez les Iraniens dehors, mettez Ghassem Souleimani et Qods dehors".
Ghassem Souleimani commande la brigade Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, et qui selon Israël est responsable des tirs jeudi sur cette partie du Golan.
Pour des analystes, Israël a le sentiment d'avoir le feu vert de Washington pour agir de manière plus agressive contre la présence iranienne en Syrie, surtout après le retrait américain de l'accord nucléaire.
"L'arme lourde" du Hezbollah
L'Iran, disent les experts, se trouve dans une position délicate: il veut montrer sa fermeté face aux Etats-Unis et à Israël, mais en même temps il a besoin du soutien des Européens pour préserver l'accord et les maigres gains économiques.
"L'administration Rohani aurait intérêt à sauver ce qui peut l'être encore de cet accord, en discutant avec l'Europe, les Russes et les Chinois, et donc à essayer plus ou moins de maîtriser l'escalade en Syrie, et de ne pas aller trop loin dans les ripostes", a dit à l'AFP Karim Emile Bitar, directeur de recherches à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques.
L'Iran a affirmé qu'il resterait dans l'accord si les Européens, la Russie et la Chine apportaient de solides garanties pour que les intérêts économiques de l'Iran soient assurés.
La Russie, qui entretient des relations proches avec l'Iran et Israël, tente de jouer les médiateurs pour éviter un embrasement.
Mais pour Yossi Mekelberg du centre de réflexion Chatham House à Londres, Moscou "n'est pas contente que l'Iran acquière trop de pouvoir, trop d'influence" en Syrie. Les frappes israéliennes ont probablement été menées avec l'accord tacite de la Russie qui considère l'Iran "comme un danger pour ses propres intérêts".
Selon le quotidien israélien Haaretz, les officiers du renseignement israéliens ont affirmé aux ministres qu'un nouveau clash avec l'Iran en Syrie était peu probable. Mais il a averti que "Téhéran pourrait activer son arme lourde, le Hezbollah, auquel cas le conflit pourrait être d'une toute autre ampleur".
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